Un accord "historique" qui ne satisfait pas tout le monde

Le succès des travaux de la Convention a été salué vendredi par de nombreux pays. Le ministre français des Affaires étrangères Dominique de Villepin a ainsi affirmé que "avec les travaux de la Convention, nous ouvrons une nouvelle étape de la construction européenne, un nouvel âge politique d'une Europe plus efficace, plus démocratique qui prenne toute sa place sur la scène internationale". Son homologue allemand, Joschka Fischer, a qualifié "d'historique" le résultat obtenu. "L'exploit de cette Convention, c'est de permettre l'unification de notre continent, après un demi-siècle de déchirements et de divisions", a-t-il dit.Mais de nombreux commentaires ont montré que le texte de compromis obtenu ne suscite par l'unanimité de tout le monde dans ses moindres détails et que de nouvelles discussions auront lieu lors de la conférence intergouvernementale chargée de mettre au point le projet définitif.Le chancelier allemand Gerhard Schröder a ainsi affirmé espérer des améliorations, et notamment que les décisions en matière de politique étrangère soient prises à la majorité. Très critique lors des négociations de la Convention, la ministre espagnole des Affaires étrangères a réaffirmé la "réserve essentielle" de son gouvernement sur la future définition de la majorité qualifiée au Conseil des ministres européens, tout en se félicitant de l'issue heureuse des travaux. La ministre polonaise de l'Intégration européenne, Danuta Huebner, qui a la même réserve que l'Espagne sur la définition de la majorité qualifiée, s'est gardée elle aussi de gâcher la fête, tandis que l'Autrichien Hannes Farnleitner, l'un des animateurs de la révolte des petits pays à la Convention, s'est dit d'accord "à 95%" avec le texte. Le gouvernement finlandais, pour sa part, a tenu à souligner que le résultat de la Convention ne reflète pas une volonté commune aux pays membres de l'Union européenne et que les Quinze devront procéder aux ultimes arbitrages au cours de la Conférence intergouvernementale qui devrait se réunir dès octobre. Du côté de la Commission européenne, on s'est certes félicité des "avancées extrêmement importantes" contenues dans le projet, mais l'on a aussi regretté que celui-ci n'ait "parfois pas atteint le niveau d'ambition souhaitable". La Commission estime notamment que "le recours au vote à la majorité qualifiée, qui a été nettement élargi, ne répond pas encore aux besoins d'une UE élargie". "Dans une Union de 27 ou 30 pays différents, nous ne pourrons pas avancer et décider en étant toujours unanimement d'accord sur tous les sujets. Il nous faudra davantage de flexibilité et de décisions prises à la majorité, y compris un jour pour faire évoluer cette Constitution", estime-t-elle. Enfin, une résolution a été adoptée par 96 membres de la Convention pour appeler à organiser dans chaque Etat de l'Union des référendums de ratification sur la future Constitution européenne le 13 juin 2004, date prévue pour les prochaines élections européennes.
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