Dans le cyberespace aussi, la guerre approche

Alors que les bruits de bottes se font de plus en plus audibles, d'autres actions défensives se préparent de manière plus discrète - et pour cause, puisqu'elles concernent le cyberespace. Le mois dernier, en effet, le gouvernement américain a mis la touche finale à un plan baptisé "The National Strategy to Secure Cyberespace". L'objectif de ce plan, qui comporte cinq grandes étapes, est de protéger Internet et de sécuriser les systèmes d'information. Pour ce faire, l'administration américaine n'a pas hésité à faire appel aux fournisseurs technologiques privés. Et il semble que la plupart aient accepté de jouer le jeu. Certains à visage découvert comme l'éditeur de solutions de sécurité ISS, d'autres plus subrepticement en fournissant par exemple des solutions permettant de contrôler les échanges et les banques de données mondiales. Ce comportement est compréhensible. La mise à plat des préparatifs des attentats du 11 septembre 2001 a montré l'importance d'Internet et des communications mobiles. Par ailleurs, les attaques virales et autres intrusions qui chaque année coûtent des millions d'euros aux entreprises et aux gouvernements ont prouvé leurs pouvoirs de nuisance. On sait aujourd'hui qu'un bon virus, bien programmé, peut paralyser pendant plusieurs heures des serveurs sensibles. Et même si l'on peut espérer que les sites du Pentagone, de la CIA ou de la Maison Blanche sont bien protégés, tous les spécialistes savent que le "risque zéro" n'existe pas. De plus, alors qu'en termes organisationnels, les militaires américains ont paraît-il beaucoup appris de la première Guerre du Golfe, ils n'ont pas la même expérience concernant Internet. En 1991, le réseau des réseaux en était encore à ses balbutiements et restait cantonné aux universités et aux casernes (il ne faut pas oublier que l'origine de la Toile est militaire). Aujourd'hui, Internet est planétaire et son contrôle devient de plus en plus difficile même pour la première puissance mondiale. Pour ne pas être démunis, les Etats-Unis se protègent. C'est naturel et d'ailleurs, ils ne sont pas les seuls. La plupart des Etats font de même. Mais la crainte est que cette situation de crise devienne permanente et que sous couvert de sécurité publique, on en vienne à institutionnaliser le "cyberflicage".
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