Raffarin impulse "l'indispensable" réforme des retraites

Un brin théâtral, Jean-Pierre Raffarin s'est souvenu de son passé de professionnel de la communication au moment de présenter "l'architecture de la réforme" des retraites que veut mener son gouvernement. C'est devant le Conseil économique et social - organisme qui représente les forces vives du pays - que le Premier ministre a donné cet après-midi le coup d'envoi d'une réforme "qui a trop tardé". Ce soir sur TF1, Jean-Pierre Raffarin poursuivra son travail de pédagogie pour convaincre les Français de l'urgence de la situation.N'hésitant pas à utiliser un ton lyrique à l'occasion, le Premier ministre a appelé les Français à "un dépassement des égoïsmes", à la "justice" et au "courage" pour "sauver" le système de répartition, dont il a fortement affirmé qu'il se trouve au "coeur de notre système de solidarité". "La réforme qui est devant nous exige un sursaut de solidarité, un dépassement des égoïsmes, une ambition collective", a ainsi souligné le Premier ministre, en estimant que "l'avenir de nos retraites a besoin de justice et de courage". Et comme le temps presse, Jean-Pierre Raffarin a fixé le calendrier de cette réforme "indispensable" en réaffirmant sa volonté de la "conclure devant le Parlement avant les vacances (d'été) 2003". Pour aboutir, le Premier ministre s'est dit prêt à engager la responsabilité de son gouvernement devant le Parlement.Sauver la répartition!Jean-Pierre Raffarin, qui a assuré avoir "entendu dans les rues les préoccupations des manifestants" qui ont défilé samedi, a voulu à la fois brosser un tableau réaliste - et donc inquiétant - de l'évolution prévisible du système des retraites en l'absence de réformes et multiplier les gestes destinés à apaiser les retraités et les salariés inquiets des projets du gouvernement. Tout d'abord, le Premier ministre a voulu rassurer les retraités actuels qui ne seront pas concernés par la réforme. Celle-ci devrait être mise en place par étapes et pourrait ne faire sentir pleinement ses effets qu'à l' "horizon 2020". Jean-Pierre Raffarin a aussi repris à son compte l'un des slogans entendus samedi lors de la journée de mobilisation sur les retraites, à savoir "sauvons la retraite par répartition!". Il a ainsi réaffirmé que l'objectif prioritaire du gouvernement était de "sauver notre système de répartition". "Mon gouvernement ne laissera pas détruire le pacte social des retraites", a-t-il martelé, soulignant que c'était "l'immobilisme" le principal danger pour le système de répartition. Toujours au chapitre des déclarations destinées à rassurer, le Premier ministre a affirmé que la retraite à 60 ans ne serait pas remise en cause, même s'il faut, selon lui, limiter le recours aux "départs" pour les moins de 60 ans. Ces derniers propos sont directement adressés aux patrons qui utilisent les pré-retraites pour réduire les effectifs ou rajeunir la pyramide d'âge de leur entreprise. Débat sur la durée de cotisation des fonctionnairesJean-Pierre Raffarin a également souligné que les régimes particuliers des entreprises publiques relevaient de logiques d'entreprises et seraient donc traités à part. Il a aussi affirmé qu'il n'était pas question d'opposer les salariés du privé et les fonctionnaires. A cet égard, a-t-il lancé, les spécificités de la Fonction publique ne devraient "pas faire obstacle aux exigences de l'équité". Et le Premier ministre a suggéré un "débat" sur l'allongement de la "durée de cotisations" des fonctionnaires.Parmi les pistes évoquées par le Premier ministre, et qui feront l'objet des discussions avec les partenaires sociaux, figurent la mise en place d' "encouragements" pour ceux qui "voudront travailler plus longtemps pour avoir des pensions plus importantes", ainsi que des initiatives destinées à "faciliter l'épargne retraite en étendant à tous les Français des aides à l'épargne volontaire". Globalement, Jean-Pierre Raffarin a voulu délivrer un quadruple message: "la réforme est indispensable et ne peut être différée"; "nous pouvons nous entendre sur les principes" d'une réforme, car "nous voulons tous sauver la répartition"; les modalités de cette réforme doivent résulter d'un "vrai débat"; "nous avons assez de rapports" en tous genres pour conclure d'ici l'été.
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