Nouvel appel à la grève à l'Education nationale

Une grève chasse l'autre dans l'Education nationale: la journée d'action de ce jeudi n'était pas encore terminée que l'intersyndicale lançait un appel à une nouvelle journée "de grèves et de manifestations" pour mardi prochain, 27 mai. Les enseignants semblent ainsi plus décidés que jamais à faire reculer le gouvernement sur ses projets de réforme des retraites et de décentralisation.Les actions lancées aujourd'hui par les enseignants à l'appel des syndicats FSU, Unsa, CGT, CFDT et FAEN ont connu un succès certain. Selon les chiffres publiés par le ministère de l'Education nationale, le taux de grévistes était de 27,56% dans les écoles, 38,60% dans les collèges, 27,09% dans les lycées professionnels, 29,21% dans les lycées et 14,24% chez les non-enseignants. Ces chiffres sont toutefois inférieurs à ceux observés lors des précédentes journées d'action. Tonalité un peu différente au siège des syndicats, malgré tout: selon le syndicat FSU des écoles, le SNUipp, et le syndicat du second degré, le Snes, il y avait grosso modo un enseignant sur deux en grève aujourd'hui. Des manifestations ont en tout cas eu lieu dans tout le pays, le défilé parisien rassemblant 16.000 participants selon la police et 35.000 selon les organisateurs.La journée d'action de ce jeudi s'inscrit dans une succession serrée de telles initiatives. Dimanche prochain, une manifestation nationale de la Fonction publique est organisée à Paris, avec la participation, bien sûr, des personnels de l'Education nationale. Le mardi suivant, il y aura donc de nouveau une journée d'action propre aux enseignants, un comité interministériel sur l'Education nationale se tenant ce jour-là. Enfin, des mots d'ordre de grève concernant plutôt les transports commencent à être déposés à partir du lundi 2 juin.Problème le plus aigu, celui de l'Education nationale fait l'objet de discussions suivies entre les ministres responsables, Luc Ferry et Xavier Darcos, et les syndicats. Ces discussions se poursuivront jusqu'à demain, le comité interministériel de mardi prochain devant arrêter les décisions du gouvernement en matière de réformes dans le système éducatif.A ce sujet, une certaine confusion a prévalu une partie de la journée, certains déclarations de Xavier Darcos, le ministre délégué à l'Enseignement scolaire, ayant pu faire croire que le gouvernement envisageait de repousser la mise en oeuvre de la décentralisation des personnels non-enseignants. Mais Luc Ferry, ministre de l'Education nationale, a tenu à remettre les choses au point: "Ne comptez pas sur nous pour renoncer à des réformes plus nécessaires que jamais, ni à les retirer pour acheter la paix sociale et pratiquer la cogestion", a-t-il affirmé devant le Sénat. Et Xavier Darcos de préciser que, en évoquant la possibilité de ne mettre en place la décentralisation qu'à la rentrée 2005, comme il l'avait fait le matin même, il ne faisait que refléter la "chronologie scolaire". Mais même si le porte-parole du gouvernement, Jean-François Copé, a lui aussi déclaré que "le cap a été fixé et sera clairement tenu" en matière de décentralisation des personnels de l'Education nationale, il n'en demeure pas moins que des voix de plus en plus nombreuses s'élèvent au sein de la majorité pour réclamer des gestes permettant de désamorcer le malaise enseignant. Ainsi le député UMP Nicolas Dupont-Aignan a-t-il demandé "un moratoire" sur la décentralisation des personnels de l'éducation pour "sortir du psychodrame".
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