Le FMI divise par deux sa prévision de croissance pour la zone euro

La zone euro serait-elle le nouveau boulet de l'économie mondiale ? Au vu des dernières prévisions établies par le Fonds monétaire international, on pourrait le croire. Le FMI, qui maintient sa projection d'une croissance de l'économie mondiale de 3,2% cette année et d'une accélération à 4,1% en 2004, a révisé en baisse son estimation de l'évolution de l'activité en Europe. L'organisation internationale a en effet réduit de moitié sa prévision de croissance pour les Douze, la ramenant à 0,5% pour 2003. Pour l'an prochain, le FMI ne table plus que sur une progression de l'activité de 1,9% contre 2,3% précédemment. Le Fonds a identifié deux éléments constituant des freins pour la reprise dans la zone euro. Il s'agit d'une part de la faiblesse de l'économie allemande, dont la croissance devrait être nulle cette année, et d'autre part de l'appréciation de l'euro qui pourrait limiter l'impact positif de la reprise des exportations.Dans ce contexte, faisant référence aux risques pesant sur l'Allemagne, le FMI appelle la BCE à adopter une attitude plus réactive dans le cas où la faiblesse d'une économie nationale risquerait de se propager à l'ensemble de la zone. Cet appel va évidemment à l'encontre de la politique de la BCE qui privilégie la prise en compte de la région dans son ensemble mais pourrait être valable dans certaines circonstances, explique le FMI. Cet avertissement vaut d'autant plus que les deux autres grandes économies de la zone, la France et l'Italie, ne se portent guère mieux que l'Allemagne. Après ce constat, le Fonds estime que la Banque centrale européenne pourrait être amenée à réduire le loyer de l'argent, après la baisse de 50 points de base décidée en juin.Pour ce qui est du reste de l'économie mondiale, le FMI juge que des signes de reprise sont apparus mais que l'ampleur de ce rebond n'apparaît pas encore clairement. Cette amélioration conjoncturelle résulte, selon l'organisation, de plusieurs facteurs combinés: la brièveté du conflit en Irak, la meilleure orientation des marchés boursiers et la baisse des taux d'intérêt aux Etats-Unis et en Europe. Néanmoins, le FMI insiste, compte tenu des incertitudes quant à la vigueur de cette reprise, sur la nécessité de maintenir pour le moment des politiques monétaires accommodantes. Parmi les pays riches, ce sont les Etats-Unis qui devraient mener la reprise de l'économie mondiale, prévoit le FMI, et ce en dépit d'un marché du travail déprimé et de capacités de production excédentaires considérables. L'énorme moteur économique que constituent les Etats-Unis devrait accélérer au second semestre, mais la surévaluation du dollar et le gonflement du déficit budgétaire risquent de le mettre en panne, peut-on lire aussi dans le rapport. Après une révision en hausse de ses précédentes projections, le Fonds prévoit maintenant que les Etats-Unis enregistreront une croissance de 2,6% cette année puis de 3,9% en 2004, alors qu'il tablait en avril sur 2,2 et 3,6%. Pour le Japon, le FMI a fortement relevé ses prévisions de croissance, à 2,0% pour cette année et 1,4% l'an prochain, mais il souligne que la deuxième économie mondiale reste vulnérable et que Tokyo se doit d'agir avec détermination pour accélérer la restructuration des entreprises et du secteur bancaire et pour éliminer la déflation.
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