La reprise de l'emploi dope le moral des Américains

Si l'on en juge par les statistiques publiées cet après-midi outre-Atlantique, l'économie américaine est résolumment engagée sur la voie de la reprise. Les consommateurs en sont pour leur part convaincus. L'indice de confiance diffusé par le Conference Board en temoigne: il affiche une hausse de 3,1 point en octobre par rapport à septembre pour s'établir à 81,1, soit un niveau supérieur aux attentes des économistes. Au moment de commenter cette statistique, Lynn Franco, directrice du centre de recherche du Conference Board, met l'accent sur le fait que pour la première fois depuis cinq mois, le sous-indice relatif à la situation actuelle f'inscrit en hausse. Selon elle, "un marché du travail plus favorable a été l'un des éléments essentiels de ce changement de tendance". Et, ajoute-t-elle, "le fait de croire que ce mouvement va se poursuivre a poussé les anticipations". Lynn Franco conclut en estimant qu'avec "la saison des vacances toute proche, cette amélioration de l'état d'esprit des consommateurs est de bon augure pour les futures ventes au détail".Même si la corrélation entre moral des Américains et consommation n'est pas toujours étroitement vérifiée - lors de la récente récession, les dépenses des consommateurs sont restées très dynamiques alors même que le moral des Américains s'était effondré, cette amélioration de la confiance est encourageante. La reprise engagée n'est pas menacée d'essouflement rapide. Pour George Bush, le redémarrage de l'économie est illustrée par un ensemble d'éléments: "les Etats-Unis créent à nouveau des emplois, les ventes au détail sont solides et les profits des entreprises augmentent". D'autant qu'à côté de la consommation, un autre moteur de l'économie semble monter en puissance. Il s'agit de l'investissement. En effet, après un très léger recul en août (-0,1%, chiffre révisé), les commandes de biens durables aux Etats-Unis ont affiché un certain rebond. Elles ont progressé en septembre de 0,8%, selon les chiffres publiés mardi par le département américain du commerce. Ce résultat est légèrement inférieur aux attentes des analystes qui tablaient sur une hausse de 1% mais cette déception est effacée par l'ampleur de la révision portant sur août puisqu'en première estimation le département du commerce avait annoncé une baisse de 1,1%.La modeste progression de septembre s'explique notamment par une forte chute des commandes militaires (-26,7%) et également par un net recul des commandes d'avions civils (-3,9%). Si l'on se penche sur la catégorie des biens d'équipement hors défense et hors aviation, un bon baromètre de la volonté des entreprises d'investir et de moderniser, les commandes ont progressé de 3,9% en septembre après un recul de 0,1% le mois précédent. Parallèlement, on observe que les investissements en ordinateurs et autres produits électroniques sont restés dynamiques en septembre (+2,6%). Toutes ces statistiques confortent donc l'hypothèse d'une croissance très soutenue au troisième trimestre.La première estimation concernant l'activité aux Etats-Unis pour la période juin-septembre sera communiquée jeudi: les économistes sondés par Reuters attendent en moyenne une croissance de 6% du produit intérieur brut en rythme annualisé. Cette accélération de la croissance, après les 3,3% enregistrés au deuxième trimestre, ne devrait cependant pas inciter la Réserve fédérale à remonter le loyer de l'argent dès sa réunion de ce soir. Même si son taux interbancaire au jour le jour, qui a été ramené à 1% fin juin, est à son niveau le plus bas depuis 1958, la Fed voudra sans doute être certaine d'une certaine reprise sur le marché de l'emploi avant de durcir sa politique monétaire. Le chômage reste en effet à la remorque de la reprise, même si le mois de septembre a envoyé des signaux encourageants avec 57.000 créations d'emplois après sept mois de coupes claires dans les effectifs. Et même si le secrétaire américain au Trésor, John Snow n'apas hésité la semaine dernière à prédire, devant le redressement de l'économie américaine, une hausse des taux dans les mois à venir, la Fed, elle, a affirmé sa volonté d'attendre et voir.
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