Les Etats-Unis abandonnent les surtaxes sur l'acier

L'art de présenter une défaite en victoire est une discipline parfaitement maîtrisée à la Maison Blanche, surtout en période pré-électorale. L'administration Bush, désavouée par l'OMC (organisation mondiale du commerce) pour les surtaxes douanières allant de 8 à 30% imposées aux imporations d'acier en provenance d'Europe, du Japon et d'Amérique latine, a finalement décidé de mettre un terme à cette pratique en vigueur depuis mars 2002. Motif invoqué: ces mesures ont atteint leur objectif initial, puisque "l'industrie sidérurgique américaine a pu mettre à profit l'imposition des surtaxes pour se restructurer". Toujours soucieux de ne pas perdre la face, les pouvoirs publics américains affirment que la décision de lever les surtaxes est indépendante des représailles qu'encourait le pays. Cependant, en renonçant à ces surtaxes, les Etats-Unis évitent de s'exposer à des sanctions économiques. En effet, à compter du 15 décembre, les parties pénalisées étaient autorisées à mettre en place des mesures de rétorsion et l'Europe avait dans sa ligne de mire une série de produits américains soumis à "une amende " totale de 2,2 milliards de dollars.Cet abandon des surtaxes satisfait évidemment les industriels européens de l'acier, réunis au sein d'Eurofer. Par la voix du président d'Eurofer, Christian Mari, cet organisme qui compte dans ses rangs Arcelor, s'est dit "heureux que le président américain ait décidé de respecter les règles de l'OMC". En revanche, aux Etats-Unis, la décision de George W. Bush devrait susciter certaines critiques. Il y a un peu plus de deux semaines, le président de l'International Steel Group estimait que l'abolition des surtaxes pourrait coûter 50.000 emplois à la sidérurgie. Consciente de ce risque, l'administration Bush annonce que pour aider les sidérurgistes américains, elle mettra en place un système d'autorisations et de suivi des importations, ce qui devrait permettre d'éviter une hausse brutale des importations. A l'inverse, d'autres groupes aux Etats-Unis se féliciteront de la nouvelle: des secteurs comme l'automobile par exemple, s'étaient montrés très critiques envers les mesures frappant les importations d'acier.
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