L'Opep va réduire sa production

L'Opep prend les marchés à contre-pied. La réunion ordinaire des ministres du cartel, qui se tient aujourd'hui à Vienne, devait, de l'avis de la majorité des observateurs, déboucher sur un statu quo. Mais les inquiétudes de certains pays quant à l'évolution récente et future des cours de l'or noir ont fait pencher la balance en faveur d'une réduction de la production. Avant même la réunion officielle, certains ministres de l'organisation ont fait savoir à la presse que les membres du cartel étaient tombés d'accord pour réduire leurs quotas de production actuellement fixés à 25,4 millions de barils par jour (mbj). Cette réduction, confirmée officiellement en fin d'après-midi, porte sur 900.000 barils par jour.Cette décision a donné un coup de fouet au marché. A Londres, sur l'International Petroleum Exchange (IPE), le baril de Brent gagnait vers 18h30 1,30 dollar par rapport à son cours de clôture d'hier soir, à 26,82 dollars. Pour les analystes, ce choix de l'Opep est surprenant. Certes, ces deux dernières semaines les cours de l'or noir ont été sous pression. Néanmoins, ils demeuraient tout à fait dans la fourchette fixée par le cartel lui-même, à savoir entre 22 et 28 dollars pour le panier Opep.La crainte de voir les stocks des grands pays consommateurs de pétrole être passablement bien regarnis en début d'année prochaine, le risque de constater une augmentation des exportations russes afin de compenser en volume la baisse des cours et la probabilité d'enregistrer un volume croissant de pétrole irakien sur le marché sont autant d'éléments qui pourraient avoir influencé le choix de l'Opep. Le ministre irakien du pétrole a d'ailleurs indiqué que son pays visait une production de 3,5 à 4 mbj avant la fin de 2005, contre 1,8 mbj actuellement, avec un objectif de 6 mbj d'ici à la fin de la décennie. Le cartel appréhende plus que tout la possibilité de voir les cours s'effondrer sous les 10 dollars le baril, comme en 1998.En une phrase le ministre algérien de l'Energie a bien résumé l'état d'esprit de l'Opep: "on s'attend à une surproduction, à un stockage plus élevé au début de l'année (2004). On aura des situations très difficiles au début de l'année prochaine et c'est pour pouvoir passer le cap au début de l'année prochaine à des prix entre 22 et 28 dollars (le baril) qu'on a pris cette décision". Chakib Khelil a par ailleurs confirmé la tenue d'une réunion extraordinaire supplémentaire de l'Opep à Vienne le 4 décembre prochain.
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