Coup d'envoi de la rénovation du métro de Londres

Tube Lines, la société privée chargée de rénover une partie du métro de Londres, a présenté mercredi son plan de modernisation et d'amélioration du très vétuste réseau de la capitale britannique, victime de décennies de sous-investissement. Tube Lines a indiqué qu'il allait dépenser 4,4 milliards de livres sterling (6,87 milliards d'euros) sur les sept années et demi à venir pour améliorer les trois lignes du métro londonien qui lui ont été concédées pour trente ans. Le contrat de concession a été signé le 31 décembre pour les lignes Jubilee, Picadilly et Northern. En octobre dernier, la Commission européenne a donné son feu vert à la privatisation partielle du "tube" à travers un partenariat privé-public, grande idée du gouvernement Blair. Au total, la contribution des consortiums privés est estimée à 26 milliards de livres pour l'ensemble du métro.La réfection des trois lignes par Tube Lines n'est donc qu'un début. "Notre priorité immédiate est d'améliorer la fiabilité des services actuels. Nous nous sommes assigné des objectifs ambitieux : réduire en un an de 10% les retards des trains", a indiqué Terry Morgan, le directeur général de Tube Lines, dont le capital est détenu par trois groupes britanniques de construction. La société remplacera notamment les systèmes de signalisation sur les lignes et augmentera le nombre de trains. Autre chantier, la rénovation et l'amélioration de 97 des 100 stations gérées par le consortium. "Ce programme de modernisation du métro va transformer radicalement ce que vivent les Londoniens sur ces trois lignes", a assuré le directeur général de Tube Lines. Car ce que vivent les Londoniens est proche du cauchemar. Leur métro, ou "tube", construit en 1895, est le plus ancien d'Europe. Victime de sous-investissement chronique, il souffre de pannes à répétition et de nombreux retards qui rendent parfois certaines lignes complètement impraticables. Il est aussi l'un des plus chers au monde. Le "tube" londonien est l'une des quatre entreprises publiques qui a échappé aux vagues de privatisation sous le gouvernement conservateur à partir de 1979. En cinq ans, Tony Blair a amorcé des tentatives de privatisation partielle de ces dinosaures. Sans grand succès : le gouvernement travailliste a dû renoncer à la restructuration du contrôle aérien, bloquée par le Parlement. La semi-privatisation flageolante de la Poste n'est pas non plus une réussite. Dorénavant "société par actions" contrôlée par l'Etat, la Poste est confrontée au tir groupé des syndicats de facteurs, mécontents de la sous-traitance imminente d'une partie de la distribution. Le métro est donc l'un des derniers bastions du service public auquel s'attaque Tony Blair. Si sa modernisation a pris tant de retard, c'est notamment à cause de la bataille homérique qui oppose le maire "rouge" de Londres Ken Livingstone et le ministère des Transports. Ken Livingtone poursuit le ministère en justice, au motif que les entreprises privées n'auront jamais les fonds suffisants pour gérer et moderniser le métro. A moins, dit-il, qu'elles n'augmentent les tarifs de 25 %.
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