Bruxelles parie sur une reprise lente

Modérée et graduelle. La Commission européenne ne doute pas de la concrétisation du scénario de reprise évoqué par les milieux économiques. Mais Bruxelles est également persuadé que le redémarrage de l'activité ne sera que très progressif. Ses prévisions témoignent de cette prudence. pour l'année qui s'achève, les experts de la Commission tablent sur une faible croissance: + 0,4%. Il ne pouvait en être autrement dans la mesure où toutes les grandes économies de la zone ont dans le meilleur des cas flirté avec la récession quand elles n'ont pas sombré dedans.Toutefois, les premiers signes d'amélioration de la conjoncture se font sentir. C'est notamment le cas en Allemagne, première économie de la zone euro. Pour Bruxelles, ce retour de la confiance alimenté par les améliorations perceptibles au niveau international justifie son pronostic quant à une accélération de la croissance l'an prochain. La Commission européenne estime que le produit intérieur brut (PIB) de la zone devrait progresser de 1,8% en 2004 et à 2,3% en 2005.Parmi les facteurs qui soutiennent la croissance européenne, Bruxelles énumère "les conditions accommodantes créées par les politiques macro-économiques", la "poursuite de la désinflation", les "conditions de financement favorables" liées aux bas taux d'intérêt, "les progrès en matière de réformes structurelles et la réduction des incertitudes géopolitiques". Mais pour que la reprise se concrétise, il faut "un rebond des dépenses de consommation, conjugué à une augmentation de la demande extérieure" et "une reprise de l'investissement", souligne l'exécutif européen. L'un des principaux risques qui menace le scénario de reprise est d'ailleurs "une nouvelle appréciation de l'euro" qui "pourrait porter atteinte à l'activité", prévient Bruxelles. Ce matin, la monnaie européenne valait 1,1710 dollar. Depuis le début de l'année, la monnaie unique s'est appréciée de 11% par rapport au billet vert. Bruxelles distingue deux points noirs dans son tableau de l'économie européenne. D'une part, le chômage. Il devrait toucher cette année 8,9% de la population active et, malgré le rebond annoncé, il devrait encore progresser en 2004 pour atteindre 9,1% et il ne refluera qu'en 2005 pour retomber à 8,9%. D'autre part, Bruxelles dénonce une fois de plus les dérives des déficits publics. Les dérapages, dénoncés à de nombreuses reprises par l'exécutif européen, se sont accentués cette année en France et en Allemagne, deux économies quasiment au point mort. Des deux côtés du Rhin, on devrait afficher des déficits publics représentant 4,2% du PIB, très au-dessus de la limite des 3% fixée par le Pacte de stabilité. Selon Bruxelles, à politique inchangée, Paris et Berlin continueront à enfreindre les règles du Pacte de stabilité l'an prochain et en 2005. Pour la France, le déficit public devrait atteindre selon BRuxelles 3,9% du PIB l'an prochain et 3,4% l'année suivante. Si les projections de la Commission s'avèrent correctes, la France et l'Allemagne, déjà sous le coup d'une procédure disciplinaire, auront transgressé les règles du Pacte pendant quatre années consécutives, de 2002 à 2005. Le clan des mauvais élèves devraient s'enrichir de deux nouveaux membres. Egalement en butte à une procédure pour déficit excessif, le Portugal devrait réussir cette année à se maintenir juste sous les 3%, à 2,9%. Mais le déficit de Lisbonne va de nouveau dériver à 3,3% en 2004 et grimper à 3,9% en 2005, selon la Commission. Enfin en 2005, l'Italie devrait aussi sortir des clous avec un déficit de 3,5%, après 2,6% cette année et 2,8% l'an prochain.
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