L'Allemagne sur la voie du rebond

Nouvelle confirmation de l'optimisme retrouvé outre-Rhin. Après la bonne surprise de l'indice ZEW réalisé auprès des investisseurs, c'est ce mardi l'indice Ifo qui montre une vigueur inespérée. L'indice du climat des affaires calculé par l'institut munichois s'est en effet inscrit en août à 90,8 contre 89,3 en juillet. Le consensus des économistes selon CDC-Ixis et UBS Warburg se situait à 90.Cette bonne performance est en grande partie due à la forte progression de la composante des attentes. Les entrepreneurs allemands sont ainsi de plus en plus optimistes sur l'évolution de l'économie dans les six mois à venir. Le sous-indice des perspectives est ainsi passé de 100,2 en juillet à 102,1 en juin. Pour le deuxième mois consécutif, cet indice est au-dessus de sa moyenne historique de 99. Pour Guilhem Savry, économiste chez CDC-Ixis, cette hausse est en grande partie due à l'appréciation du dollar qui pourrait redonner un bol d'air aux exportations allemandes et, par voie de conséquence, à l'ensemble de l'économie. Mais, comme le souligne, l'Ifo, l'amélioration de l'indice global n'est pas uniquement due, comme les mois précédents, à la hausse de la composante des attentes. Le sous-indice mesurant la "situation actuelle" s'améliore ainsi de 1,2 point en août à 79,9. "Une bonne nouvelle" pour Guilhem Savry, car cela signifie que les entrepreneurs peuvent d'ores et déjà ressentir une réelle amélioration de la situation. L'indice Ifo d'août semble donc donner une nouvelle fois du crédit à ceux qui s'attendent à un rebond de l'économie allemande au second semestre. Le passage en récession ne devrait donc être que provisoire, même si le troisième trimestre peut encore être difficile. Mais la fin de la hausse de l'euro, la reprise modérée des prix et les baisses d'impôts devraient permettre un redressement dès la fin 2003. Selon Guilhem Savry, la croissance pourrait être nulle en glissement annuel et de 1,4% en 2004. L'Ifo, lui, prévoit également une croissance zéro en 2003, mais un rebond de 1,7% en 2004. Le chancelier Schröder lui-même s'est félicité de ce "signe positif".Méfiance toutefois, car il ne s'agit que d'un indice du climat des affaires. Entre la perception de la situation et la réalité économique, il existe parfois un écart important. Ainsi, Andreas Rees, économiste chez Hypovereinsbank interrogé par Reuters, se méfie d'un excès d'optimisme. "De mon point de vue, l'indice de la situation actuelle reste très bas et témoigne d'une croissance minimale au troisième trimestre", précise-t-il. Pire, selon lui, les conditions actuelles de l'économie allemande ne permettent pas d'espérer un fort rebond au quatrième trimestre. "On a eu la même situation l'an dernier et le redressement attendu ne s'est jamais produit", conclut ainsi l'économiste allemand.
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