Pour l'instant, les chefs d'entreprises japonais veulent y croire. Le moral des patrons nippons s'est amélioré au troisième trimestre, comme en témoignent les derniers résultats de l'enquête Tankan. L'indice de confiance des grandes entreprises manufacturières est passé de -5 au deuxième trimestre à +1 au troisième. C'est la première fois que cet indicateur revient en territoire positif depuis décembre 2000. Dans le secteur non manufacturier, cette amélioration n'est pas encore perceptible, puisque l'indice de confiance de ce secteur est resté inchangé à -8 d'un trimestre sur l'autre.Confirmant ce que l'on pouvait anticiper après les bons chiffres de la croissance (+3,9% au deuxième trimestre), ce rebond du moral des patrons est largement à mettre au compte de la bonne tenue des exportations, créneau où sont particulièrement exposées les entreprises manufacturières japonaises, notamment dans l'électronique et l'automobile.Si le commerce extérieur est le point fort de la croissance japonaise, il est aussi son talon d'Achille. La hausse du yen pourrait en effet étouffer dans l'oeuf la reprise qui s'amorce et ruiner les espoirs des patrons nippons. Bien conscient du danger, le gouvernement japonais a rappelé ce matin que sa politique concernant le cours du yen n'a pas changé. Le ministre des Finances, Sadakazu Tanigaki, s'est même fendu d'une mise en garde annonçant que Tokyo prendra des mesures "décisives" si la monnaie japonaise connaît des hausses trop brusques qui pourraient nuire à l'économie. Pour Sadakazu Tanigaki, "les taux de change devraient refléter les fondamentaux de l'économie et évoluer de manière stable. C'est ainsi qu'il doit en être". Et d'ajouter, "si le marché évoluait de cette manière, nous devrions nous garder d'y toucher, mais à mon avis, la récente appréciation du yen a été trop rapide". Le ministre s'exprimait alors que le dollar rebondissait au-dessus de 111 yens après être tombé à un plus bas en trois ans à 110,07 yens, des cambistes ayant fait état d'interventions massives de la Réserve fédérale américaine (Fed) hier à la demande du Japon. La glissade du dollar tant face au yen qu'à l'euro fait peser une menace sur l'ensemble de l'économie mondiale (lire ci-contre).

latribune.fr

19 Oct 2008, 23:56

Partager :