Les destructions d'emplois se poursuivent aux Etats-Unis

La reprise américaine ne se traduit pas sur le marché de l'emploi. Certes, en août, le taux de chômage a légèrement reculé passant de 6,2% en juillet à 6,1%. Mais cette amélioration est trompeuse car comme l'indique le département du Travail, l'économie américaine a détruit 93.000 emplois nets le mois dernier, après 49.000 en juillet. Pour les économistes, ces chiffres sont décevants puisqu'ils tablaient en moyenne sur 12.000 créations nettes. La contraction du taux de chômage est due à la diminution de 1,3% de la population active.Une fois n'est pas coutume, c'est le secteur des services qui connaît le nombre le plus important de destructions d'effectifs, avec 67.000 suppressions d'emploi, suivi par l'industrie, qui a perdu 44.000 postes. Depuis le mois de janvier, l'industrie américaine a déjà perdu 431.000 emplois et le nombre s'élève même à 2,7 millions sur trois ans. Dans ce secteur c'est le textile qui a le plus souffert avec 12.000 suppressions d'emplois en août, tandis que les équipements électriques, les industries du bois et la fabrication de machines perdaient chacune 5.000 postes.Il semble donc que malgré la multiplication des indicateurs encourageants, les chefs d'entreprises demeurent prudents quant aux embauches. Ils ne devraient recommencer à recruter qu'à partir du moment où ils seront certains de la vigueur de la reprise. Pour l'instant rien n'indique qu'ils en prennent le chemin. A cet égard, la stabilité de la durée hebdomadaire moyenne de travail à 33,6 heures, en données corrigées des variations saisonnières, n'est guère encourageante. En effet, par le passé, on a observé que les entreprises avant de reprendre un mouvement massif d'embauche augmentait la durée du temps de travail. Cet attentisme, s'il persistait encore longtemps, pourrait à terme peser sur la consommation des ménages et stopper l'économie américaine dans son rebond. Une hypothèse qui ne manque pas d'inquiéter la Maison Blanche dans la perspective de la réélection de George W. Bush.
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