Les cours du pétrole s'envolent

Annoncé à maintes reprises, le repli des cours du pétrole à des niveaux plus acceptables pour les économies occidentales n'est pas à l'ordre du jour. En fin d'après-midi mercredi, les cours s'affichent même au contraire en nette hausse. Le prix du baril de Brent de Mer du Nord sur l'International Petroleum Exchange de Londres grimpait de 57 cents par rapport à son cours de la veille, à 30,54 dollars. Plusieurs facteurs se combinent pour expliquer cette flambée. D'une part, ce matin, a été perpétré à Bagdad un nouvel attentat: un camion citerne piégé a explosé en pleine capitale irakienne, faisant au moins dix-sept morts. Pour de nombreux observateurs, cet acte prouve qu'un retour à la normale en Irak ne saurait intervenir prochainement et le scepticisme grandit quant à une fin immédiate des sabotages de l'industrie pétrolière irakienne. La hausse des prix du pétrole s'est accélérée après la publication des chiffres relatifs aux stocks de brut et de produits distillés aux Etats-Unis. Dans les deux cas, le département américain de l'Energie (DoE) annonce des reculs sensibles avec une baisse de plus de 5 millions de barils pour les stocks de brut et de 1,4 million de barils pour les produits distillés. Ces statistiques ont d'autant plus dopé les cours du pétrole qu'une vague de froid est annoncée aux Etats-Unis pour les jours à venir. Les prévisions de la météorologie annoncent une chute des températures en-dessous de la normale saisonnière à partir de jeudi dans le nord-est des Etats-Unis. Le froid pourrait perdurer pendant la semaine de Noël, avec une éventuelle nouvelle tempête de neige. Résultat, le cours du brut de référence à New York était en hausse de 58 cents à 33,47 dollars. Dans ces conditions, rien d'étonnant à ce que le prix officiel du panier de l'Opep, moyenne de sept bruts mondiaux, dépasse de beaucoup et depuis plusieurs jours la fourchette de référence fixée par le cartel, soit 22 à 28 dollars. Hier, le prix du panier Opep s'est établi à 30,34 dollars le baril. Est-ce à dire que l'Opep pourrait décider d'ouvrir un peu plus les vannes pour permettre un repli des prix ? Absolument pas.Au sein du cartel des pays exportateurs de pétrole, c'est même une doctrine bien différente qui paraît s'imposer. L'Opep réfléchit actuellement à un relèvement de la fourchette de prix dans laquelle est censé évoluer son panier de bruts. Cette décision serait motivée par la dépréciation continue du dollar qui rogne les revenus des pays exportateurs malgré la hausse des cours. Par ailleurs, soucieux d'éviter un éventuel effondrement des prix au printemps avec le traditionnel creux de la demande, l'Opep pourrait même choisir en février prochain de réduire sa production.
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