Le Conseil de sécurité lève les sanctions contre l'Irak

Après s'être imposé par les armes en Irak et provoqué la chute de Saddam Hussein, Américains et Britanniques viennent de de remporter une autre bataille, diplomatique celle-là. Tous les membres du Conseil de sécurité des Nations unies, à l'exception de la Syrie qui a refusé de participer au vote, ont adopté la résolution mise au point par Washington et Londres. Ce texte de sept pages donne aux Etats-Unis et à la Grande-Bretagne l'autorisation de contrôler le pays jusqu'à l'entrée en service d'un gouvernement irakien.Si cette quasi unanimité permet de tourner la page de la division à l'Onu, l'adoption de cette résolution constitue une victoire pour l'administration Bush, humiliée par le refus de la Russie, de la France de la Chine et de l'Allemagne d'apporter leur soutien à l'offensive contre l'Irak. Cette fois, ces quatre pays ont approuvé le texte soumis au vote qui confie aux Américains et aux Britanniques la reconstruction de l'Irak, l'exploitation de ses ressources pétrolières et l'organisation, en coopération avec l'Onu, d'un processus politique devant mener à des élections et à la formation d'un gouvernement. Les dispositions de la résolution adoptée ce jeudi sont valables jusqu'à la mise en place d'un gouvernement représentatif reconnu par la communauté internationale. Néanmoins, l'application de la résolution sera "examinée dans les 12 mois". Le texte prévoit la nomination d'un représentant spécial du secrétaire général de l'Onu. Ce dernier sera "indépendant" et "aura la responsabilité de faire régulièrement rapport au Conseil". Pour ce qui est des ressources pétrolières, la résolution met fin à la gestion par l'Onu de l'argent du pétrole irakien. Le compte actuel recevant le produit des recettes liées au pétrole sera remplacé par un "Fonds de développement pour l'Irak", dont les ressources seront dépensées sur décision de l'Autorité. Cette dernière est définie comme le commandement unifié des forces de la coalition. De même, le programme "Pétrole contre nourriture" va disparaître dans les six mois à venir. Enfin, en ce qui concerne le désarmement, le texte indique que le mandat de la commision d'inspection devra être "revisité". En plus des engagements clairement exprimés dans la résolution, l'ambassadeur britannique Jeremy Greenstock a également promis des rapports trimestriels comprenant notamment des informations sur les efforts de recherche d'armes de destruction massive que le régime de Saddam Hussein est soupçonné d'avoir détenues. Se félicitant de l'adoption de cette résolution, l'ambassadeur américain à l'ONU a estimé qu'il était temps que les "Irakiens profitent de leurs ressources naturelles". John Negroponte juge que ce texte fournit à "l'autorité intérimaire de la coalition, aux pays membres, à l'ONU et aux autres membres de la communauté internationale" un "cadre souple" pour "participer à l'administration et à la reconstruction de l'Irak". L'ambassadeur français à l'Onu a, pour sa part, déclaré que "le texte que nous venons d'adopter n'est pas parfait, mais il offre un cadre crédible dans lequel la communauté internationale pourra apporter son soutien au peuple irakien". Hier, les ministres des Affaires étrangères russe, français et allemand avaient indiqué que leurs pays resteront vigilants.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.