Les usines américaines haussent la cadence

A l'oeuvre dans les services, la reprise tardait à se faire sentir dans l'industrie. Après un recul de 0,1% en août (chiffre révisé), la production industrielle a enregistré un bond de 0,4% en septembre. Ce chiffre, conforme aux attentes des économistes, correspond à la plus forte hausse enregistrée par cet indicateur depuis le printemps 2000. Si l'on se borne à étudier la production manufacturière, soit 80% de la production totale, on note que le rebond est encore plus net : +0,7% après un repli de 0,3% en août. Il s'agit de la progression la plus significative depuis avril 2000. L'essentiel de cette progression est à mettre au crédit du secteur automobile (+6,6% sur un mois) et à un degré moindre de l'informatique et de l'électronique (+1,4%).Dans ces conditions, le taux d'utilisation des capacités de production a augmenté de 0,2 point à 74,7%, renouant ainsi avec son niveau d'il y a six mois. Il faut cependant relativiser cette performance en soulignant que, malgré ces chiffres, l'industrie américaine est encore loin de tourner à plein régime. Sur la période 1972-1992, en moyenne, le taux d'utilisation des capacités de production était de 81,3%. Ces statistiques témoignent néanmoins d'un certain frémissement dans l'industrie, celle-ci représentant tout de même 17% du PIB américain. Elles confirment par ailleurs le diagnostic formulé hier soir par la Réserve fédérale dans la dernière livraison de son Livre Beige. Dans ce document, qui s'attelle à décrypter la conjoncture des six dernières semaines, la Fed note une reprise de l'activité du secteur industriel dans la majorité des douze régions sondées et "plusieurs d'entre elles indiquent une amélioration importante dans un large éventail de secteurs". Face à cette montée en puissance de la production industrielle, le consommateur apparaît toujours fidèle au rendez-vous, comme en témoigne la bonne résistance des ventes au détail au troisième trimestre et malgré le petit accroc de septembre (-0,2%, essentiellement à cause du secteur automobile). La convalescence de l'économie américaine ne semble pas menacée par un risque de surchauffe. Les prix demeurent sages: le mois dernier, ils ont augmenté de 0,3%, tirés par les tarifs dans l'énergie. Si l'on prend l'indice de base, c'est à dire hors alimentation et énergie, l'inflation en septembre a été limitée à 0,1%, soit 1,2% sur un an. Pas de quoi inciter la Fed à remonter brutalement ses taux d'intérêt.
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