La reprise aux Etats-Unis encore plus vigoureuse qu'annoncé

Les Etats-Unis ne sont pas la Chine mais parfois les chiffres laissent rêveur. Au troisième trimestre, selon la deuxième estimation du département américain du Commerce, la croissance américaine s'est établie à 8,2% en rythme annuel, tout près des 9,1% affichés par l'économie de l'Empire du milieu... La comparaison s'arrête là car si la Chine devrait afficher une hausse de son PIB de 8,5% en 2003, les Etats-Unis devraient se limiter à enregistrer une progression comprise entre 3 et 4%. Ceci étant, la performance américaine a de quoi rendre jaloux bien d'autres pays, au premier rang desquels les deux principales économies de la zone euro, à savoir l'Allemagne et la France. Avec un bond de 8,2%, l'économie américaine réalise sa meilleure performance depuis 19 ans. Cette accélération de la croissance, après les 3,3% enregistrés au deuxième trimestre, devrait surprendre favorablement les milieux économiques. Le consensus établi par Reuters tablait plutôt sur augmentation du PIB au troisième trimestre de 7,8%. La révision à la hausse de la croissance au trimestre dernier tient beaucoup à la question des stocks. Dans sa première estimation, le département américain du Commerce avait fait état d'un déstockage de la part des entreprises, mouvement qui ampute mécaniquement la croissance. Or, la tendance s'est retournée. Pour faire face à une demande plus importante que par le passé, les entreprises reconstituent leurs stocks. Ces derniers ont contribué à raison de 0,16 point à la croissance du troisième trimestre. Pour le reste, les composantes de la croissance demeurent inchangées d'une estimation à l'autre, même si des variations sur les chiffres peuvent être observées. Les dépenses de consommation, portées par les achats de biens durables tels que les voitures, ont augmenté de 6,4% au troisième trimestre, contre 6,6% précédemment estimés, ce qui marque leur plus forte hausse depuis le troisième trimestre 1997. Les investissements des entreprises ont été nettement revus en hausse avec une progression de 14%, contre 11,1% dans la précédente estimation. C'est la deuxième hausse consécutive, après le marasme qui durait depuis la fin 2000. Du côté des ménages, l'enthousiasme pour l'immobilier a fait grimper les investissements de 22,7%, la plus forte hausse depuis le premier trimestre 1992. Les économistes sont néanmoins unanimes pour assurer que les Etats-Unis ne reproduiront pas une telle performance au quatrième trimestre. Les dépenses de consommation devraient ralentir, les particuliers ne bénéficiant plus de l'effet euphorisant des baisses d'impôts. Marie-Pierre Ripert, de CDC-Ixis, juge également que la croissance des investissements devrait être moins forte. Dans ce contexte, elle indique tabler sur une hausse du PIB de 3,5% au quatrième trimestre. Elle estime notamment que "les entreprises vont poursuivre la reconstitution de leurs stocks", ce qui permettra de soutenir la croissance.Autre facteur de soutien: les profits des entreprises. Selon le département américain du Commerce, ils ont progressé au troisième trimestre de 10,6% en rythme annuel. C'est la plus forte hausse enregistrée depuis 11 ans. Cette hausse des profits est très encourageante, dans la mesure où elle accroît la marge de manoeuvre des entreprises en matière d'investissements et d'emplois. Les Américains semblent pour leur part convaincus que le pire est derrière eux. La dernière livraison de l'indice de confiance des consommateurs tel qu'il est établi par le Conference Board en témoigne: il grimpe de 10 points en novembre par rapport à octobre. Le moral des ménages est dopé par la meilleure tenue du marché du travail.
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