L'économie allemande souffre mais le chômage recule

Ce n'est pas encore l'embellie mais le marché allemand du travail apparaît mieux orienté. Le nombre de chômeurs a nettement reculé le mois dernier, de 107.400 personnes par rapport à août en données brutes, pour s'établir à 4,206 millions de demandeurs d'emplois. Le taux de chômage brut, qui fait référence dans le débat public en Allemagne, recule ainsi de 10,4% à 10,1%. Ces chiffres viennent confirmer le léger mieux observé en août, mois durant lequel le nombre de demandeurs d'emplois avait baissé de 37.800, toujours en données brutes.En données corrigées des variations saisonnières, davantage suivies par les marchés financiers et les économistes, car jugées plus significatives, le nombre de chômeurs est également en repli mais dans des volumes moins importants: - 14.000 personnes à quelque 4,4 millions, avec une baisse surtout perceptible dans l'ouest du pays. C'est globalement mieux que ce qui était prévu par les analystes. Ils tablaient sur une hausse totale de 10.000 demandeurs d'emplois. Le taux de chômage CVS a reculé à 10,5% en septembre contre 10,6% le mois précédent.Même s'ils sont encourageants, ces chiffres ne signifient pas pour autant que le redressement de l'emploi en Allemagne est avéré. Sur un an, le nombre de chômeurs a affiché le mois dernier une progression de 265.004 personnes. Néanmoins, ces statistiques devraient donner du baume au coeur du gouvernement du chancelier Gerhard Schröder qui entend faire adopter à la chambre des députés la semaine prochaine des réformes douloureuses sur le marché du travail, contestées au sein même de son parti social-démocrate. Le chancelier pourra faire valoir que les bons résultats obtenus ces derniers mois sur le front du chômage traduisent sur le terrain les premiers effets des lois "Job-Aqtiv" et de celles issues des propositions de la Commission Hartz. Les demandeurs d'emploi sont exhortés à rechercher activement un emploi et ceux qui rejettent sans une bonne raison une offre d'emploi proposée par l'Office du travail sont exposés à des sanctions, en particulier à une réduction de leurs allocations chômage.L'amélioration du marché du travail n'est pour l'instant en tout cas pas le fruit d'un net redémarrage de l'économie. Outre-Rhin, comme en France d'ailleurs (lire ci-contre), la récession frappe même à la porte. Selon la presse allemande, le gouvernement de Gerhard Schröder va devoir prochainement abaisser sa prévision de croissance pour cette année, la ramenant dans une fourchette allant de 0 à 0,25% au lieu d'un objectif de 0,75%. Quant à 2004, la projection gouvernementale pourrait être réduite d'un quart de point, à 1,75%. Le scénario de reprise en Allemagne, et plus généralement dans la zone euro, est tributaire de nombreux facteurs. Certains sont extérieurs (conjoncture américaine, parité monétaire...), d'autres internes (politique budgétaire) ce qui incite certains responsables à la prudence. Ainsi, l'un des membres du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne, l'Allemand Ernst Welteke, a prévenu ce matin que "les espoirs des Européens d'une reprise tirée par l'amélioration de la conjoncture aux Etats-Unis pourraient encore être déçus". Selon lui, le scénario d'une reprise demeure tout aussi incertain en Allemagne, première économie de la zone euro. "Ces dernières semaines, on pouvait avoir l'impression que (la reprise économique) avait déjà commencé. Toutefois les derniers indicateurs conjoncturels ont de nouveau nourri le scepticisme" dans le pays. "Dans l'ensemble je suis prudemment optimiste, mais néanmoins conscient des gros risques" qui pèsent aujourd'hui sur le rebond au sein des Douze, a conclu Ernst Welteke.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.