Le Japon a mis le turbo au deuxième trimestre

Mieux que les Etats-Unis. Au deuxième trimestre, l'économie japonaise a affiché une croissance de 3,9% en glissement, un rythme sensiblement supérieur à celui de la croissance américaine (+3,1%) et marquant une considérable révision par rapport à la première estimation publiée mi-août et qui indiquait une croissance de 2,3%.L'économie japonaise, convalescente après des années de marasme, semble donc avoir donné un coup d'accélérateur entre mai et juin, notamment grâce à l'investissement en équipements qui a progressé de 4,7% par rapport au trimestre précédent contre une estimation de 1,3% initialement. La consommation privée, qui représente 55% du PIB japonais, a progressé de 0,4% au lieu de 0,3% en première estimation. La stabilisation du chômage a sans doute participé à une amélioration du moral des Japonais et les a incités à dépenser plus. Cette embellie sur le front de la conjoncture tombe à pic. Le 20 septembre se tiendra le scrutin pour l'élection de la tête du Parti libéral démocrate (PLD) au pouvoir. En cas de réélection, très probable au vu des derniers sondages, Junichiro Koizumi pourrait procéder à un remaniement ministériel avant éventuellement de dissoudre la Chambre des représentant afin de provoquer des élections anticipées au début du mois de novembre. Fort d'un important soutien politique et populaire, il lui serait alors possible de mener à bien les réformes promises lors de son accession au pouvoir en 2001.Ce scénario reste cependant soumis à diverses hypothèques, la principale étant de savoir si la reprise de l'économie japonaise est durable. Pour Takuji Aida, économiste chez Merrill Lynch cité par Reuters, "l'économie japonaise est encore aux prises avec des faiblesses structurelles". Et d'ajouter, "je ne pense pas qu'un taux de croissance annuel de 3,9% soit soutenable". D'ores et déjà, certains économistes pointent du doigt le risque de voir la croissance faiblir à nouveau au troisième trimestre. La consommation privée notamment pourrait avoir été affectée par les médiocres conditions climatiques enregistrées dans l'Archipel cet été. Cette prudence est partagée par le Fonds monétaire international. La semaine dernière, le FMI a indiqué attendre une croissance de 2% cette année pour le Japon tout en insistant sur le risque que représente pour la croissance la persistance de maux terribles : la déflation et les créances douteuses qui minent le système bancaire.
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