Spectre de rechute pour l'industrie américaine

La hausse de 0,7% de la production industrielle en juillet aux Etats-Unis n'aura-t-elle été qu'un feu de paille ? On serait enclin à le penser au vu de la livraison du mois d'août de ces mêmes statistiques. Le mois dernier, la production industrielle américaine a progressé de 0,1% seulement. Quant au taux d'utilisation des capacités de production, il est resté stable à 74,6%, soit très en-deçà de sa moyenne de longue période.Ces chiffres sont un peu surprenants après la nette progression en août de l'indice d'activité du secteur industriel, calculé par le groupement national des directeurs d'achats des entreprises du secteur (ISM). Cet indicateur montrait notamment une progression des nouvelles commandes ainsi qu'une hausse de la production, cette dernière signant sa meilleure performance depuis juin 1999. Pour de nombreux économistes, ces chiffres signifiaient qu'une reprise était en cours après la longue et dévastatrice récession de l'industrie. Si la série statistique d'aujourd'hui ne remet pas en question l'hypothèse d'une reprise, elle ravive néanmoins les doutes quant à la pérennité et l'ampleur de ce rebond. Les derniers chiffres relatifs à la consommation et à la confiance des Américains ont d'ailleurs alimenté ces inquiétudes (lire ci-contre). La croissance américaine retrouvée ne s'accompagne pas aujourd'hui de créations d'emplois, ce qui à terme l'hypothèque, considèrent certains observateurs. Ce pessimisme est néanmoins balayé par la Nabe (l'Association nationale américaine des économistes d'entreprise) qui vient de sonder 35 prévisionnistes. Selon ces derniers, la croissance américaine devrait passer à la vitesse supérieure l'an prochain tandis que l'inflation continuerait à ralentir. Les experts sondés par la NABE ont relevé leur prévision de croissance 2004 à 4,0%, selon l'enquête publiée lundi, alors qu'en mai leur estimation était de 3,6%. Cette hausse du produit intérieur brut (PIB) serait la plus importante depuis le boom de la nouvelle économie en 1999, mais elle ne s'accompagnerait que d'une légère amélioration du taux de chômage, selon les économistes.
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