Doutes sur la filiale américaine de Virbac

Un nouveau scandale comptable pourrait bien frapper aux Etats-Unis, mais cette fois, c'est la filiale d'une société française qui est en cause. Jeudi en effet, les titres de la société Virbac, spécialisée dans la santé animale, ont été suspendus à Paris dans l'attente d'un communiqué. Ce dernier est tombé dans la soirée et a révélé que la société d'audit PriceWaterhouseCoopers avait soulevé des questions concernant certaines pratiques de comptabilisation des ventes et des stocks de sa filiale américaine Virbac Corporation. En réaction, le groupe français, actionnaire à 60% de la société américaine cotée sur le Nasdaq, a décidé de diligenter une enquête menée par des avocats indépendants. La publication des résultats trimestriels de la société a également été reportée sine die. "La société n'est pas capable à l'heure actuelle de prédire la date de fin de l'enquête du comité d'audit ou la date à laquelle la société sera en mesure de publier ses résultats financiers du troisième trimestre", précise le communiqué. La SEC (équivalent américain de la COB) a également été informée de l'affaire.Virbac Corporation a contribué en 2002 pour 1,9 million d'euros au résultat net de Virbac, qui s'élevait à 17,7 millions d'euros. Cette affaire est évidemment un coup d'arrêt dramatique pour une société qui comptait devenir le leader mondial de la santé vétérinaire. Vendredi matin, la cotation de l'action a repris et, comme on pouvait s'en douter, l'action a dérapé d'entrée : -5% à l'ouverture et -9% deux heures plus tard. Le groupe a demandé et obtenu vers 11h30 une nouvelle suspension de cotation. Le titre perdait alors 7,6%. Jeudi, avant la suspension, l'action Virbac avait déjà perdu 10,6%. Ces mouvements se produisent de plus dans des volumes dix fois supérieurs à ceux constatés habituellement. Sur le Nasdaq, le titre de Virbac Corporation abandonnait plus de 22% avant d'être suspendu. La cotation des deux titres devrait reprendre lundi.L'affaire en elle-même rappelle celle qui a touché le laboratoire américain Bristol-Myers-Squibb. Ce dernier avait été accusé de comptabiliser comme ventes effectives des ventes escomptées. Une partie des stocks était donc comptabilisée comme du chiffre d'affaires (lire ci-contre). BMS avait alors dû réviser ses ventes 1999-2001 à la baisse de 2,5 milliards de dollars. En décembre dernier, l'annonce de ces pratiques avait fait chuter le titre de plus de 17%.
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