Altran nettoie ses comptes 2002

Enfin ! Six mois après la fin de son exercice 2002, Altran a finalement publié ses comptes annuels pour l'année dernière. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'ils sont mauvais. Le groupe affiche une perte nette de 109,3 millions d'euros contre un bénéfice de 88 millions d'euros en 2001. Un chiffre d'autant plus mauvais qu'il apparaît que le chiffre d'affaires est en progression de 8% à 1,352 milliard d'euros. Pour le premier trimestre 2003, les ventes ont été 352,9 millions d'euros. "Un chiffre proche de celui de 2002", selon le groupe.L'étendue de ces pertes s'explique d'abord par le passage de 96,7 millions d'amortissements sur les survaleurs, effectués après des "tests de valorisation" et de 32,7 millions d'euros de "corrections d'erreurs". Ces "corrections" sont dues, selon le groupe, à un "certain nombre d'opérations qui auraient dû être comptabilisées sur l'exercice 2001" et qui ne l'ont pas été. Implicitement, le nouveau directeur financier et homme fort du groupe Eric Albrand indique donc que des pratiques contestables ont présidé à la tenue des comptes des exercices précédents. L'ambition d'Eric Albrand est donc de faire oublier rapidement le passé. Son but de désormais de faire repartir le groupe sur de nouvelles bases. En prenant son temps et en jouant la transparence, il souhaite donner un message au marché, celui que les comptes ont été vérifiés, corrigés et certifiés et qu'ils sont donc désormais au-dessus de tout soupçon. Il s'agit évidemment de mettre fin aux doutes dont les marchés avaient fait preuve en fin d'année dernière et au début de celle-ci. Reste que cette présentation tardive et ces "corrections" ne manqueront pas de soulever des questions, notamment sur la difficulté des dirigeants à pouvoir récupérer rapidement des données fiables. D'autant qu'Eric Albrand lui-même avait déclaré à La Tribune qu'il était "plus sûr des comptes du premier trimestre 2003 que de ceux de l'année 2002".Quant à l'avenir, il reste bien incertain, même si le groupe affiche sa sérénité. Certes, le mois dernier, Eric Albrand avait présenté un plan de redressement en trois points afin de générer du cash. Mardi soir, Altran a indiqué que "compte tenu de l'incertitude du contexte économique, le groupe ne fournit pas de perspectives sur les prochains trimestres". Il a ajouté que son objectif est "de générer une capacité d'autofinancement positive d'ici à fin 2003". Sera-ce suffisant ? Dans l'immédiat peut-être, mais, à plus long terme, rien n'est moins sûr. Altran dispose d'une dette de 392,1 millions d'euros. Et surtout, il reste l'épée de Damoclès des obligations convertibles qui viennent à échéance le 1er janvier 2005. Ce jour-là, Altran pourrait être obligé de rembourser 450 millions d'euros. Dans son communiqué, Altran prétend pouvoir faire face "sereinement à cette échéance", grâce à la conjugaison de l'encours client, la mobilisation du compte client, la centralisation de la trésorerie disponible et l'amélioration des marges. Autant de solutions qui le mois dernier devaient permettre de rembourser la dette, mais qui laissaient en suspens le problème de ces obligations convertibles. Toujours est-il que la potion Albrand semble s'avérer magique. Les marchés montrent leur confiance dans les nouvelles méthodes comptables du groupe. A la clôture, le titre s'inscrit en tête des hausses du SRD, s'envolant de 20,20%, à 5,89 euros.
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