La Banque de Chine espère une cotation pour 2005

La construction d'un véritable système bancaire chinois semble en marche. Mercredi, Hua Qingshan, vice-président de la Banque de Chine (BoC), a confirmé qu'une cotation sur le marché chinois de son établissement était prévue pour 2005. Il a admis que l'échéance de 2004 était trop rapprochée et a rappelé que cette IPO dépendait de l'accord du ministère des Finances, de la banque centrale (Banque de la République populaire, BRPC) et de la commission de régulation bancaire chinoise. "Nous attendons leur décision finale", a indiqué Hua Qingshan. Cette introduction en Bourse représenterait un véritable tournant dans l'histoire du développement économique ultra-rapide de l'Empire du Milieu. Le système bancaire chinois était en effet jusqu'ici considéré comme le maillon faible de l'économie chinoise. Les banques étaient en effet plombées par des prêts douteux imposés par l'Etat pour financer à perte des entreprises publiques. Le montant de ces créances serait estimé à 500 milliards de dollars pour l'ensemble des banques chinoises. Le réseau de détail était également particulièrement peu performant. Beaucoup d'observateurs avaient d'ailleurs avancé cet argument pour soutenir la position de Pékin sur la stabilité du yuan. Selon eux, faire flotter la monnaie chinoise aurait provoqué l'effondrement du système dont la seule garantie est souvent les réserves de devises. Cette situation devenait cependant de moins en moins tenable. Une économie progressant aussi vite que celle de la Chine a en effet besoin d'un système bancaire solide. C'est la condition du développement des PMI et du soutien de la consommation des ménages. La mise sur le marché d'une des quatre grandes banques chinoises serait un véritable message de confiance pour le pays, mais aussi pour l'étranger. Car le système bancaire local peut également être un frein à certains investissements étrangers. Et la BoC entend réellement montrer l'exemple. Le groupe affiche aujourd'hui un ratio de créances douteuses de 17,98%. En octobre, ce ratio était déjà en baisse de près de 5 points sur un an. Mais le directeur général de la Banque de Chine, Xiao Gang, a indiqué que son établissement ne ferait appel au marché que si ce ratio passait sous les 10%. Pour ce faire, le groupe semble pouvoir compter sur le gouvernement de Pékin qui a pris conscience de l'importance de disposer d'un système bancaire sain et qui pourrait soit annuler des créances, soit autoriser la cession de certains actifs grevés par les créances peu sûres. Mais il faudra des preuves en la matière, car pour le moment, les investisseurs, y compris asiatiques, restent sceptiques.On ignore évidemment l'ampleur de l'IPO de la BoC, mais l'établissement, créé en 1912, compte 200.000 employés. Sur les neuf premiers mois de l'année, son bénéfice net a atteint 20 milliards de yuans (2,41 milliards de dollars). Une progression de 30% par rapport à la même période de 2002, notamment grâce aux prêts accordés aux PME locales. C'est dire si cette introduction pourrait être d'importance. A terme d'ailleurs, la Chine pourrait devenir le lieu des records boursiers. Cette année, China Life, le premier assureur du pays, a levé plus de 3 milliards de dollars lors de son entrée sur le marché.
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