Des craintes d'insolvabilité font perdre plus de 45% à l'action Parmalat

On est proche des records enregistrés sur une séance. Suspendue depuis lundi dernier alors que le groupe s'était montré incapable de rembourser un emprunt obligataire de 150 millions d'euros, l'action Parmalat plonge de plus de 47,7% (1,17 euro) jeudi soir après une reprise de cotation compliquée. La cotation du spécialiste italien des produits laitiers a dû être interrompue en début de séance face à l'afflux d'ordres de vente, contraignant par la suite la Bourse italienne à élargir de 10 à 55% la bande de fluctuation pour que les échanges puissent avoir lieu.Le groupe agroalimentaire, en proie à une grave crise financière, a beau avoir assuré sa survie à très court terme - il devrait finalement rembourser le 15 décembre son emprunt obligataire -, le marché reste sur la défensive. Car les commentaires alarmistes se sont succédés ces derniers jours. A commencer par ceux des agences de notation, Standard & Poor's ayant dégradé par deux fois les notes du groupe en l'espace de deux jours, les ramenant très prêt du niveau D, synonyme de défaut de paiement.Pourtant, jusqu'ici Parmalat avait affirmé détenir des liquidités de 4,2 milliards d'euros pour un endettement de 6 milliards d'euros. Mais "l'incapacité à rembourser une somme finalement si modeste [ndlr: les 150 millions d'euros d'emprunt convertible] traduit une situation financière extrêmement tendue, ce qui est en complète contradiction avec les informations qui ont été présentées", s'est inquiété S&P. "Si les chiffres avancés sont corrects, Parmalat ne devrait avoir aucun problème à rembourser, mais l'impression est qu'une grande partie des 4,2 milliards d'euros de liquidités annoncés ne sont pas mobilisables rapidement", a surenchéri une analyste italienne citée par l'AFP.Bref, les prochaines échéances pourraient elles aussi poser problème. Et ce n'est pas le départ annoncé de Fausto Tonna, membre du conseil d'administration et ancien directeur financier, qui a permis de rassurer une communauté financière méfiante vis-à-vis des montages financiers complexes mis en place par le groupe à l'actionnariat familial. "Je ne jugerais de rien sur l'avenir de Parmalat, étant donné que depuis quelques temps on va de surprise en surprise", a résumé l'analyste italienne.Il n'est enfin pas inutile de rappeler, pour mieux comprendre l'extrême prudence du marché, que l'affaire a un goût de déjà vu en Italie. Il y a un an, c'est Cirio, un autre groupe d'agroalimentaire lui aussi aux mains d'un actionnariat familial, qui avait défrayé la chronique en se montrant incapable de rembourser des obligations. Or, l'histoire s'est plutôt mal terminée, puisque Cirio a été mis en liquidation l'été dernier.
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