Roxio compte sur Napster pour se relancer

Roxio, qui a coup sur coup mis la main sur Napster et sur Pressplay, réussira-t-il là où des grands groupes tels que Bertelsmann ou Vivendi Universal ont échoué? C'est la question que l'on peut se poser en voyant les résultats d'une entreprise qui tient plus de la PME que de la multinationale. Le groupe a publié un chiffre d'affaires annuel pour l'exercice clos fin mars de 120,4 millions de dollars, en baisse de 15,4% sur un an. La perte hors éléments exceptionnels a atteint 2,3 millions de dollars, contre un bénéfice de 340.000 dollars un an plus tôt. La perte nette, qui inclut des charges exceptionnelles ne donnant pas lieu à des sorties de cash, est ressortie à 9,9 millions de dollars, après un gain de 2,3 millions de dollars.Le quatrième trimestre (janvier-mars) a néanmoins montré des signes d'amélioration. Certes, les revenus ont reculé de 13,36% sur un an à 33,8 millions de dollars. Mais le groupe était dans le vert avec un bénéfice avant éléments exceptionnels de 2,1 millions de dollars. Le recul continu du chiffre d'affaires du groupe tient à l'activité intrinsèque du groupe. Spin off d'un autre fabricant de produits informatiques américain, la société a pris sa liberté en septembre 2000 pour commercialiser des logiciels de gravure de CD et de DVD. Avec deux types de clientèle: entreprises et grand public. Mais sur un marché devenu plus mature, le groupe a vu ses ventes aux fabricants informatiques nettement baisser ces derniers mois. Et la situation n'est pas près de s'améliorer, le groupe ne parvenant pas à compenser la désaffection de sa clientèle entreprises par la distribution au grand public. Pour le trimestre en cours, Roxio table sur un chiffre d'affaires d'à peine 23 millions de dollars.C'est pourquoi la société a choisi la musique en ligne comme voie de diversification. Quelques jours après le rachat de Pressplay, le groupe continue de taire ses intentions sur le service qu'il veut créer, et ne dévoile ni le modèle économique ni sa grille tarifaire. Tout juste s'est-il contenté de rappeler que le Napster nouvelle génération sortirait au cours des 12 prochains mois. Roxio investira 20 millions de dollars dans le projet, là où Vivendi Universal a dépensé pas moins de 30 millions d'euros. Le groupe a admis qu'il perdrait de l'argent jusqu'à ce que le service soit largement utilisé. Et c'est bien là le plus gros enjeu de la société. Car, même sur un marché à peine émergent, les concurrents affûtent leurs armes financières et commerciales. Roxio s'apprête donc à jouer dans la même cours qu'un Apple dont le service de musique en ligne a démarré en trombe ou qu'un RealNetworks, dont le service RealOne distribue MusicNet, et qui vient d'acquérir Rhapsody, un indépendant de la musique en ligne, pour donner un coup fouet à sa croissance. Cette concurrence, c'est d'ailleurs bien ce qui fait douter les observateurs...
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