Week-end de mobilisation autour d'Alstom

C'est le week-end de la "dernière chance" pour Alstom. Alors que Paris a jusqu'à lundi pour soumettre de nouvelles propositions (voir encadré) à Bruxelles concernant le sauvetage du groupe industriel, le week-end devrait donner lieu à d'intenses négociations.Preuve de la mobilisation générale qui se met en place, le ministre des Finances, Francis Mer, a annoncé dans la matinée qu'il ne participera pas au G7 Finances qui se tient ce week-end à Dubaï, "afin de garder son entière disponibilité sur le dossier Alstom".Un peu plus tard, c'est Mario Monti qui a annulé à son tour un déplacement. Le commissaire européen la Concurrence "se tient à la disposition" du ministre français des Finances a déclaré son porte-parole Tilman Lueder.Autre partie prenante du dossier: les banques engagées aux côtés de l'Etat dans le plan de sauvetage vont elles-aussi être sur la brèche tout au long du week-end. Car si l'Etat n'est pas autorisé à aider Alstom, une éventuelle faillite leur coûterait cher (les engagements du groupe sont estimés à 12 milliards d'euros). Elles pourraient même être accusées de soutien abusif.A l'approche du verdict, les observateurs ont néanmoins bon espoir qu'un terrain d'entente soit trouvé, même s'il est difficile de prévoir quelle pourrait être la forme de ce compromis. En témoigne notamment, la relative bonne tenue des obligations du groupe. "Tout le monde a intérêt à trouver un compromis", soulignait dès hier un analyste joint par Reuters. Une remarque également valable pour Mario Monti, selon certains. Car, pour eux, Mario Monti ne pourra pas prendre le risque d'endosser la responsabilité d'une faillite sur un dossier aussi sensible, qui concerne quelque 118.000 emplois.Si ce dernier dit ne chercher que "le juste équilibre entre la concurrence et la sauvegarde de la situation sociale", il faut en effet reconnaître que la pression s'est considérablement accrue ces derniers jours, l'affaire prenant une tournure de cause nationale. Face à l'intransigeance du commissaire européen, de nombreuses voix se sont élevées en particulier dans la classe politique. Tandis qu'Alain Juppé (UMP) a évoqué un "enjeu majeur", le PS a appelé à la "reprise du dialogue" entre Paris et BruxellesJacques Chirac a pour sa part affirmé qu'il fallait examiner cette affaire "avec tout le sens de la responsabilité nécessaire". Le dossier inquiète également à l'étranger. Le chancelier allemand, Gerhard Schroeder, a déclaré que ce sauvetage n'était "pas exclusivement un problème français", alors qu'Alstom emploie 11.000 personnes outre-Rhin.Le ton est enfin nettement plus dur du côté de certains syndicats, où l'on s'inquiète pour le devenir des salariés du groupe. Alors que la CGT déclare qu'"il en va de la crédibilité de l'Union européenne", la CFE-CGC dénonce quant à elle une attitude "irresponsable" de la part Mario Monti. Michel Lamy, secrétaire national de la CGC qualifie le commissaire européen de "grand inquisiteur européen de la concurrence, envoyant salariés et entreprises à la casse".latribune.frBruxelles ne veut pas de soutien à Alstom irréversibleLe plan de soutien initial de 2,8 milliards d'euros prévoyait en particulier une entrée de l'Etat au capital d'Alstom via une augmentation de capital de 600 millions d'euros souscrite à 50% par l'Etat. Mais la Commission européenne, qui veut se donner le temps d'étudier plus en détail le soutien proposé, ne veut pas d'une opération irréversible. Elle a donc demandé au gouvernement de lui soumettre avant le 22 septembre des solutions de soutien alternatives, qui pourraient être remises en cause en cas de véto.
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