Ericsson dégradé par Moody's

A sa grande surprise, l'équipementier télécoms Ericsson a été une nouvelle fois dégradé par Moody's. Un mois après l'annonce de résultats du groupe, l'agence de notation a ramené de Ba2 à B1 la note de la dette à long terme de l'équipementier, avec une perspective négative, soit deux crans de moins qu'avant. B1 est le quatrième degré de l'échelle de notation de l'agence dans la catégorie spéculative (junk bond). La décision de Moody's, relativement attendue par les analystes, a pourtant étonné le groupe suédois."Je peux confirmer que nous avons la même visibilité du marché que lorsque nous avons annoncé nos résultats annuels, nous n'avons absolument rien changé", a confirmé la porte-parole du groupe. Ericsson a publié ses résultats le 4 février dernier, faisant en même temps part de ses perspectives pour le marché en 2003. La porte-parole a par ailleurs affirmé que l'abaissement de la note renchérirait le coût annuel de sa dette de seulement 110 millions de couronnes, soit 12 millions d'euros."La dégradation reflète la contraction sévère des revenus d'Ericsson au quatrième trimestre sans qu'il n'y ait aucune indication matérielle d'une stabilisation à moyen terme", affirme le communiqué. "La perspective négative traduit le manque de visibilité des investissements des opérateurs télécoms et le haut niveau de risques d'un nouveau déclin des revenus d'Ericsson, qui pourrait éroder les réserves de cash", indique aussi Moody's, qui précise que l'opérateur pourrait donc procéder à de nouvelles coupes dans ses effectifs. La note B1 traduit en fait un risque de baisse des ventes supérieures à 30% en 2003.Pour l'instant, Ericsson s'attend à un recul annuel de ses ventes annuelles dans l'équipement pour réseaux mobiles, compris entre 5 et 10%. En 2002, le chiffre d'affaires a décliné de plus de 30% après des ventes moins bonnes au quatrième trimestre. Enfin, Moody's s'inquiète des capacités de réorganisation du groupe actuellement en pleine restructuration. Les effectifs d'Ericsson doivent passer à 60.000 personnes en fin d'année, contre 107.000 début 2001.Après avoir cédé presque 4% dans la matinée, le titre ne perd plus que 0,76% en fin de journée à 6,30 couronnes. Tout d'abord, la dégradation, même si elle est forte, ne constitue pas vraiment une surprise. Ensuite, selon un analyste interrogé par Reuters, si la réaction des marchés reste modérée, c'est que les investisseurs ont choisi de faire confiance au nouveau PDG Carl-Henric Svanberg, qui remplacera bientôt Kurt Hellström (lire ci-contre).
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