Le président du conseil de surveillance de Bertelsmann claque la porte

Leurs relations en étaient arrivées à un point de non retour, si l'on en croit la presse allemande. Mais une goutte d'eau a fait déborder le vase. Gerd Schulte-Hillen, le président du conseil de surveillance de Bertelsmann, a démissionné de ses fonctions après 34 ans de services. Le communiqué diffusé par le groupe évoque des divergences d'opinion sur la stratégie avec le patron de Bertelsmann Gunter Thielen. Gerd Schulte-Hillen quittera l'entreprise d'ici la fin de l'année, et sera remplacé provisoirement par un autre membre du conseil de surveillance, Dieter Vogel.A l'origine de cette démission surprise: la fusion des maisons de disques BMG et de Sony Music annoncée 15 jours plus tôt, d'après le Wall Street Journal. Gerd Schulte-Hillen était le seul membre du conseil de surveillance à avoir voté contre le projet. Son départ devrait donc faciliter la poursuite du projet, qui doit créer le numéro 2 mondial de la musique derrière Universal Music (lire ci-contre). Les groupes allemand et japonais doivent encore recevoir l'accord des autorités de la concurrence américaines et européennes. Le projet de fusion ne fait que mettre au grand jour les divergences profondes entre le président du conseil de surveillance d'une part, Gunther Thielen et surtout la famille Mohn, qui détient plus de 80% de Bertelsmann, d'autre part. Gerd Schulte-Hillen s'était largement épanché dans Der Spiegel ces derniers mois pour dénoncer les tentatives du patriarche Reinhard Mohn de contrôler l'ensemble des décisions stratégiques du groupe. Cette irruption dans les affaires de la société n'était pas du goût du président, qui avait déclaré à l'hebdomadaire allemand que ce n'était pas l'influence croissante de cet actionnaire tout puissant qui allait accroître les bénéfices.En même temps que cette démission, Berteslmann a annoncé ses résultats trimestriels. Le groupe allemand est sorti du rouge avec un bénéfice de 20 millions d'euros, contre une perte de 367 millions d'euros un an avant. Le bénéfice opérationnel (Ebita) s'est établi à 207 millions d'euros de juillet à fin septembre, en hausse de 78,5% sur un an. En revanche, la reprise n'est pas à l'ordre du jour puisque les ventes ont reculé de 7,1% à 3,9 milliards d'euros. Le groupe a particulièrement pâti de la faiblesse du dollar. Sur l'ensemble de l'exercice, Bertelsmann a confirmé son objectif: il attend toujours un bénéfice opérationnel en hausse sur l'ensemble de l'exercice par rapport à 2002. La dette du groupe, dont la réduction constitue l'une des priorités, a reculé à 1,45 milliard d'euros fin septembre contre 2,7 milliards d'euros fin décembre 2002.
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