Le prix des cigarettes monte, le bénéfice d'Altadis aussi

Altadis touche les fruits de sa restructuration et de la hausse du prix des cigarettes. Le groupe franco-espagnol a ainsi annoncé un bénéfice net sur les neuf premiers mois de l'année en hausse de 8,2% à 353,6 millions d'euros. Le consensus Reuters s'établissait à 344 millions d'euros. Le résultat brut d'exploitation (RBE) dépasse, lui aussi, les attentes avec une hausse annuelle de 11,9% à 806,7 millions d'euros. Les analystes attendaient en moyenne 786 millions d'euros, selon Reuters. La croissance s'est particulièrement accélérée au troisième trimestre avec une hausse annuelle du bénéfice net de 8,4% et une progression de l'excédent brut d'exploitation de 20,4%. Le cigarettier a d'abord profité de la progression des prix dans les pays d'Europe occidentale, notamment en France. Ainsi, sur le marché des cigarettes blondes françaises, les livraisons en volume ont reculé de 6,4%, mais les prix ont progressé de 9%. Le compte y est d'autant plus que le groupe a gagné des parts de marché sur ce même segment au cours du trimestre (1,1 point à 18,6%). Du coup, le chiffre d'affaires économique (amputé des taxes reversées aux Etats) progresse sur neuf mois de 7%. Encore est-il affecté de 4 points de pourcentage par la hausse de l'euro. Pour les seules cigarettes blondes, le chiffre d'affaires progresse de 6,4% sur neuf mois. Mais Altadis a également bénéficié des deux piliers de sa stratégie : le développement dans les pays où le marché est encore en croissance et la réduction des coûts. Ainsi, l'acquisition de la Régie marocaine des tabacs, consolidée à partir du 1er juillet, s'avère bénéfique. La nouvelle filiale a dégagé un EBE de 57 millions d'euros sur les neuf premiers mois de l'année pour un chiffre d'affaires de 74 millions d'euros. De quoi faire oublier la progression de 80,2% des frais financiers à 49 millions d'euros, du fait de cette acquisition. Autre pilier de la croissance des résultats du groupe, les restructurations se sont poursuivies. Le groupe entend toujours économiser 164 millions d'euros cette année grâce aux 1.900 suppressions d'emplois de ces deux dernières années. Et l'objectif est de supprimer encore 6% des emplois d'ici à 2005. En termes de perspectives, le groupe laisse dans l'expectative en se contentant de préciser que le "quatrième trimestre sera marqué par les conséquences de l'augmentation de 20% des prix de vente en France intervenue le 20 octobre dernier". Cette nouvelle hausse avait d'ailleurs tiré le titre vers le haut de près de 10% en deux semaines. Mais la manne pourrait se révéler moins abondante que prévu. Selon Jean-François Copé, le porte-parole du gouvernement, un moratoire de 4 ans sur la fiscalité du tabac sera proposé par le Premier ministre à partir de la prochaine hausse de janvier 2004. A Paris, le titre Altadis marquait donc le pas, cédant près de 0,3% en clôture.
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