Sombre année 2003 pour BASF

"Nos propres efforts ne servent à rien s'il n'existe pas une amélioration durable du climat économique": c'est avec ces propos désabusés que le président de BASF Jürgen Hambrecht a présenté les comptes trimestriels de son groupe pour le troisième trimestre 2003. Il faut dire qu'ils ne sont pas réjouissants : après une baisse de 21% au premier trimestre, puis de 61% au deuxième, le bénéfice net a reculé de 51% entre juillet et septembre sur un an à 120 millions d'euros. En termes de bénéfice opérationnel, la chute est de 32% à 403 millions d'euros, soit moins que ce que prévoyait le consensus Reuters (430 millions d'euros). Car, malgré sa structure horizontale, et notamment sa présence dans le domaine du rafinage et de la distribution de pétrole, le groupe a subi de plein fouet le renchérissement du prix de l'or noir (+23% sur un an). La hausse de 15% du résultat d'exploitation de la division Oil & Gas ne compense donc pas le recul dans le domaine de la chimie. D'autant que les résultats sont très touchés par la hausse de l'euro. Ainsi, la hausse des ventes sur un an, qui n'est que de 2,1%, s'élève, hors taux de change, à 7,6%. Dans la mesure où le groupe de Ludwigshafen ne voit aucune amélioration notable se profiler, il a prévenu que le bénéfice opérationnel (ebit) sera "inférieur à celui de l'an dernier" sur l'ensemble de l'exercice. Certes, certains analystes ont noté un léger changement de ton dans les propos de Jürgen Hambrecht. Celui-ci indique en effet que "de plus en plus d'indicateurs montrent des signes de reprise". D'ailleurs, l'Ebit du quatrième trimestre sera meilleur que celui du troisième trimestre. Mais il ajoute aussitôt qu'il ne se fie "qu'à des faits et non à des sentiments". De plus, Olivier Günter, analyste chez Bankgesellschaft Berlin, estime que la tendance des hausses en volume est encourageante à moyen terme. Reste que, grâce à son faible endettement, sa structure, son management soucieux des actionnaires, BASF demeure une valeur incontournable du secteur. Face à des sociétés soumises à l'incertitude comme Rhodia, Clariant ou ICI, la plupart des gérants préfèrent "assurer" leur investissement avec des titres du groupe allemand. Et ni les mauvais résultats, ni les sombres perspectives n'y changeront rien. D'autant que BASF sait y faire. Le groupe a ainsi annoncé qu'il allait utiliser ses abondantes liquidités pour lancer un programme de rachat d'actions. 500 millions d'euros de titres seront ainsi rachetés. De quoi soutenir une action qui a déjà surperformé l'Eurostoxx 50 depuis le début de l'année. D'ailleurs, à Francfort, l'action a résisté mieux que bien avec une hausse de 1,2%.
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