Pfizer fait vaciller la première biotech anglaise

Le scénario est désormais rôdé dans le secteur des biotechnologies. Comme pour NicOx en février dernier, Celltech, la première biotech britannique, connaît ce vendredi une tempête boursière. Jeudi, le titre a perdu 19,5% après avoir cédé en séance jusqu'à 34%. Tout a commencé quelques heures plus tôt lorsque le laboratoire américain Pfizer a annoncé qu'il repoussait la date de commercialisation prévue pour le CD-870 d'un an. Ce produit est un anti-arthritique révolutionnaire développé par Celltech. La biotech anglaise a passé un accord avec Pfizer pour que ce dernier prenne en charge la poursuite des essais cliniques et mette sur le marché ce produit. En échange, le laboratoire américain devait verser des royalties à Celltech. Mais aujourd'hui, Pfizer souhaite "attendre le résultat des deux tests en cours pour savoir s'il va plus loin". La rumeur veut par ailleurs que la première firme mondiale de pharmacie désire revoir les conditions financières de son accord avec la biotech britannique. Repousser les délais serait donc avant tout mettre la pression sur Celltech. D'autant que le CD-870, qui est déjà dans la phase III du processus de commercialisation (la dernière) aurait le potentiel d'un blockbuster (médicament dépassant le milliard de dollars de ventes annuelles). Si l'action Celltech ne coule pas comme le fit jadis NicOx, c'est donc bien que cette décision n'est pas interprétée par les marchés comme une remise en cause de l'efficacité du produit lui-même. D'ailleurs, la direction de Celltech a confirmé qu'elle croyait "encore fermement que le CD 870 dispose d'un considérable potentiel". Privilégiant un accord avec Pfizer, le groupe anglais n'hésite pourtant pas à évoquer la possibilité "d'accords alternatifs de partenariats". Sauf que, dans ce cas, comme l'apprend l'expérience de NicOx qui est à la recherche de nouveaux accords depuis la rupture avec AstraZeneca, la chose n'est pas simple. Les autres laboratoires hésitent à se jeter dans une aventure où un concurrent s'est déjà cassé les dents. En tout cas, pas à des conditions similaires. Dans tous les cas donc, les royalties risquent d'être revues à la baisse et c'est ce manque à gagner qui est aujourd'hui sanctionné par le marché. Preuve encore une fois de la faiblesse et de la dépendance des "petites" biotechs face aux "gros" laboratoires.
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