"Le coût d'une cotation en Bourse peut être dissuasif"

latribune.fr- Les obligations croissantes des groupes cotés vis-à-vis de l'investisseur ne sont-elles pas aujourd'hui un frein aux introductions en Bourse?Maïlys Ferrère et François-Xavier Gilliot- Il est vrai que les entreprises sont moins enclines que par le passé à aller en Bourse. D'ailleurs, aujourd'hui, ce sont plutôt les banques qui sollicitent les entreprises. Avec la mise en place de la loi NRE et de la loi de sécurité financière, le degré de transparence à donner est la contrainte majeure pour les entreprises. Pour en outre intégrer les segments Next Prime et Next Economy, les entreprises doivent accroître leurs mesures de contrôle interne et leur communication financière (en raison des publication trimestrielles requises). Dès lors, certaines petites sociétés n'ont plus grand intérêt à entrer en Bourse et préfèrent se diriger vers le capital investissement, les financements bancaires classiques ou les solutions hybrides. Les coûts que supposent une cotation peuvent s'avérer dissuasifs.Quels sont ces coûts?Concernant l'introduction proprement dite, il y a eu peu d'évolution. Les principaux frais sont les commissions bancaires. Or, avec la concurrence que se sont livrées les banques, on peut être à moins de 3% des montants levés pour les gros dossiers. A cela s'ajoutent les audits et travaux de due diligence, qui peuvent coûter globalement 50.000 euros. En revanche, les frais récurrents (une fois l'introduction réalisée) justifient moins l'appel au marché. Aux obligations en termes d'audit (croissantes avec l'implantation des normes IFRS) et de contrats de liquidité, s'ajoute le coût de la communication financière. Les publications trimestrielles imposent des achats d'espaces supplémentaires et le recours croissant aux agences. Tous les documents doivent être traduits en anglais et la société doit organiser plus de réunions avec les analystes. Au minimum, on peut estimer que la communication financière coûte dorénavant entre 150.000 et 180.000 euros par an pour une société cotée.Est-ce à dire que le marché va désormais se limiter à quelques rares introductions?Après le phénomène de mode qu'a connu la Bourse, nous sommes aujourd'hui dans un creux. Toutefois le problème est en grande partie conjoncturel. A l'avenir, à condition que les prochaines opérations (prévues début 2004) soient réussies, les montants de capitaux levés pourraient être comparables à ce qu'ils ont été par le passé. En revanche, on ne devrait plus égaler le nombre record d'introductions des dernières années, car les petits dossiers n'ont plus leur place en Bourse.Quels sont aujourd'hui les critères à respecter pour pouvoir prétendre à la cotation?Les critères de sélection ont été durcis pour répondre aux nouvelles exigences des investisseurs, principalement en termes de liquidité. Chez CDC Ixis, nous souhaitons désormais orienter vers la Bourse les entreprises valant au moins 60 millions d'euros (et idéalement 100 millions d'euros) et proposant au public un minimum de 30% de leur capital, alors qu'auparavant il nous est arrivé de mettre sur le marché des entreprises valant entre 10 et 15 millions d'euros.
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