Vodafone en ligne avec ses objectifs

Le numéro un mondial de la téléphonie mobile se porte bien. Au premier semestre (à fin septembre) de son exercice 2003/2004, il s'est même permis d'atteindre le haut des attentes du marché. Il a en effet amélioré son résultat avant impôts, frais financiers, dépréciations et amortissements (Ebitda) de 19%, à 6,62 milliards de livres, alors que le marché visait selon Reuters une fourchette de 6,15 à 6,78 milliards de livres.Mais surtout, avec ce chiffre, il reste parfaitement en ligne avec son objectif annuel. A la fin de l'exercice précédent, l'opérateur s'était fixé comme ligne de conduite de délivrer un Ebitda à la "croissance supérieure" à celle des revenus. Pari pour l'instant tenu, puisque le chiffre d'affaires a progressé de 13%, à 16,9 milliards de livres.Pour expliquer son succès, Vodafone précise qu'il a élargi sa base de clientèle de 5,7 millions de personnes, portant son nombre total de clients à 125,3 millions. Dans le même temps, il est parvenu à accroître une nouvelle fois le revenu par utilisateur (ARPU) en Italie (+2,3%) et au Royaume-Uni (+1,7%). Ce qui lui a permis de compenser la baisse subie au Japon et la stagnation constatée en Allemagne. Enfin, la percée de Vodafone Live! (services multimédias) a certainement une part de responsabilité dans l'amélioration de la rentabilité: en six mois, le nombre d'utilisateurs est passé de 1 à 3 millions. L'offre devrait prendre son envol l'an prochain, Vodafone ayant confirmé son intention de lancer son service 3G en milieu d'année.Reste que Vodafone, comme les mois précédents, subit toujours le poids de ses acquisitions passées. Il a donc comptabilisé de lourds amortissements de goodwill, qui se sont élevés à 7,65 milliards de livres. Difficile dans ces conditions d'être rentable: au niveau du résultat net, Vodafone reste donc dans le rouge avec une perte de 4,25 milliards de livres, globalement équivalente à celle de l'an passé. Côté perspectives enfin, la ligne directrice est maintenue, avec pour principal objectif l'amélioration de la marge d'Ebitda sur l'année. Le Britannique compte de surcroît dégager un cash-flow libre de 7 milliards de livres sur l'exercice (le cash-flow libre était déjà de 4,64 milliards à la fin du semestre). Et preuve supplémentaire que la page de la croissance externe débridée est bel et bien tournée, une partie des liquidités dégagées va être utilisée dans un programme de rachat d'actions d'un montant de 2,5 milliards de livres. Ce qui n'empêche pas le groupe de réitérer ses visées sur la France. Au cours de la conférence téléphonique qui a suivi la publication des résultats, le directeur général du géant britannique, Arun Sarin, a déclaré qu'il "continue de parler" avec Vivendi Universal à propos de SFR. Pour l'instant, Vodafone se contente d'une participation de 43,9% dans SFR mais n'a jamais caché son intention de prendre le contrôle de l'opérateur français. Si pour l'heure Vivendi n'a pas clairement montré sa volonté de céder SFR, il a noué des relations commerciales fortes avec l'opérateur britannique, symbolisées par le lancement en France de Vodafone Live! sur SFR. En tout, le groupe vise 8 millions d'abonnés à la fin de l'exercice, contre 3 millions actuellement, essentiellement en Grande-Bretagne.A Londres, Vodafone gagne 5,67% en fin de journée, à 132,61 pence. Japan Telecom dans le rougePropriété aux deux tiers de Vodafone, Japan Telecom n'a pas brillé au premier semestre de son exercice 2003-2004 (débuté en avril). L'opérateur a subi un résultat net négatif de 125 milliards de yens (970 millions d'euros) en raison de pertes engendrées par la vente de son activité de téléphonie fixe en août dernier. Le groupe rehausse donc sa prévision de pertes annuelles à 104 milliards de yens contre 62 milliards de yens auparavant. Outre cet élément exceptionnel, c'est aussi l'activité et le bénéfice d'exploitation de l'opérateur qui ont souffert sur le semestre, notamment à cause du ralentissement de la croissance du nombre d'abonnés. En parallèle, les coûts ont progressé, alourdis par la course que mènent les opérateurs pour étendre leur réseau 3G.
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