Après BNP-Paribas et Société Générale, c'est au tour de Crédit Agricole de confirmer l'embellie qu'ont connue les banques françaises au troisième trimestre 2003. Et pour cela, la Banque verte ne fait pas dans la demi-mesure puisqu'elle a multiplié par 2,8 son bénéfice par rapport aux comptes pro forma du troisième trimestre 2002 (c'est-à-dire intégrant le Crédit Lyonnais). Elle a donc répondu aux attentes avec un résultat de 382 millions d'euros, identique à la prévision moyenne du consensus Reuters.Pourtant, à 3,06 milliards d'euros (+16%), le produit net bancaire est inférieur de presque 100 millions aux pronostics. Mais le groupe a bien mieux maîtrisé ses charges d'exploitation qu'attendu. Elles ressortent à 2,16 milliards, an hausse de 2,5%. Enfin, le coût du risque n'a pas dérapé. De 190 millions d'euros il y a un an et prévu par le marché à 271 millions, il est finalement ressorti à 259 millions d'euros.Concernant ses diverses divisions, le groupe a principalement profité du redressement des activités de banque de financement et d'investissement grâce à un contexte plus porteur. Leur bénéfice opérationnel s'est envolé de 83%, à 380 millions d'euros. Et dans le même temps, Crédit Agricole a continué à bénéficier de la bonne tenue de la banque de détail, dans laquelle il s'est considérablement renforcé en mettant la main sur le Crédit Lyonnais. La contribution des caisses régionales a gagné 27%, à 146 millions d'euros, tandis que celle du Crédit Lyonnais a progressé de 3,7%, à 139 millions d'euros.Enfin, le retour à meilleur fortune de Banca Intesa (dont il détient 17%) n'est pas non plus étranger à la performance de Crédit Agricole. Rappelons que la banque italienne a réussi à dégager un bénéfice de 328 millions d'euros sur le trimestre, alors qu'elle était déficitaire de 58 millions un an auparavant.Au global, le groupe se veut donc satisfait de ses résultats. "Chacun des métiers enregistre une amélioration de ses performances opérationnelles", fait remarquer le directeur général du groupe, Jean Laurent, ajoutant que "cette évolution témoigne de la capacité du groupe à maintenir sa dynamique de croissance tout en réalisant l'intégration du Crédit Lyonnais dans son périmètre". Après s'être montrée confiante tout au long de l'année, le titre Crédit Agricole gagnant plus de 22% depuis le 1er janvier, la Bourse a été plus réservée aujourd'hui. Mais après être demeurée dans le rouge l'essentiel de la séance, le titre s'est rattrapé in extremis, terminant sur un gain de 0,22%, à 17,94 euros. Certains intervenants, à l'image de Fideuram-Wargny, se veulent désormais prudents en raison des "incertitudes relatives au rapprochement des deux banques de financement et d'investissement".

latribune.fr

20 Oct 2008, 1:01

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