Face à des mastodontes comme AT&T ou WorldCom, les Baby Bell n'auront pas eu gain de cause. La FCC, le régulateur fédéral américain des télécommunications, a décidé de maintenir la réglementation en vigueur qui régit l'accès des opérateurs longue distance américains aux réseaux de téléphonie locaux. Les commissaires ont voté à 3 contre 2 pour ce qui est un quasi maintien du statu quo. Le président de la FCC Michael Powell voulait mettre un terme à l'obligation faite aux opérateurs locaux, de louer leurs réseaux à des tarifs préférentiels aux opérateurs longue distance. Si elle avait été votée, la décision aurait permis de soulager les Baby Bell, qui souffrent du déclin des communications fixes au profit du mobile, mais aussi de la pression concurrentielle exercée par les opérateurs longue distance. Ils auraient ainsi pu investir dans leurs infrastructures. C'est en tout cas ce que des Baby Bell tels que Verizon, Bellsouth ou SBC affirment. De plus, les grands opérateurs auraient dû construire leurs propres lignes de téléphonie. Ainsi, la pression concurrentielle aurait donc pu être un peu moins forte, assurent également les Baby Bell. Enfin, actuellement, les Baby Bell ne peuvent se lancer dans les communications longue distance que dans des conditions très précises: pour avoir la permission d'aller sur ce marché, elles doivent d'abord prouver qu'elles ont suffisamment ouvert leur réseau à la concurrence. Cette régle, que les opérateurs locaux qualifient d'injuste, était un argument de plus en faveur d'un changement de la réglementation.Après la décision de la FCC, les opérateurs locaux doivent maintenant se contenter d'un maigre recours : ils peuvent toujours négocier Etat par Etat, comme l'a décidé jeudi le régulateur. Mais le processus sera alors long et fastidieux, d'autant que les Etats fédérés préférent en général favoriser la concurrence.

latribune.fr

20 Oct 2008, 1:15

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