Wall Street va-t-il connaître un énième scandale financier? Mercredi après-midi, le procureur du district sud de New York a annoncé avoir engagé des poursuites à l'encontre de 47 courtiers évoluant sur le marché des changes. Ces inculpations, aboutissement de 18 mois d'enquête, concernent "une variété de conduites criminelles présumées sur les marchés des changes", qui devraient être précisées un peu plus tard au cours d'une conférence de presse.Une vague d'interpellations avait été déclenchée un peu plus tôt dans le quartier des affaires de Manhattan, relayée par diverses chaînes de télévision montrant des courtiers menottés et entourés d'agents du FBI. Jusqu'ici aucun établissement bancaire n'a réagi, si ce n'est la maison de courtage ICAP qui, dans un communiqué, a reconnu que trois de ses employés (travaillant dans une filiale) avaient été arrêtés. Pourtant, outre quelques sociétés peu connues du public, des grands noms de la finance seraient concernés. Ainsi le Wall Street Journal, s'appuyant sur des sources proches du dossier, indiquait dans son édition de mercredi que des employés de JP Morgan Chase et d'UBS seraient en cause.Globalement, ils auraient mis en place un système de transactions faisant délibérément perdre de l'argent à leur banque au profit de clients. Puis, en accord avec ces clients, ils récupéraient une partie des bénéfices détournés grâce à un système de pots-de-vin. D'autres faits leur sont également reprochés. Certains courtiers arrêtés seraient notamment accusés de diffusion d'informations trompeuses par téléphone.En tout cas, au moment où les autorités essaient de redorer le blason de la finance américaine, cette affaire risque de jeter un peu plus le discrédit sur un secteur déjà ébranlée par de nombreux scandales dont la faillite d'Enron, l'opacité qui a entouré certaines introductions en Bourse ou encore le manque d'objectivité reproché à divers analystes, sans oublier le scandale des fonds d'investissement. Reste tout de même une différence de taille avec les dossiers précédents: cette fois, ce sont les banques qui auraient été flouées...

latribune.fr

20 Oct 2008, 1:00

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