Renault et Peugeot attendus sur leurs marges et leurs perspectives

C'est ce soir après la clôture que sera donné, par Renault, le coup d'envoi des publications de résultats chez les constructeurs automobiles français. Et de l'aveu des analystes, l'annonce ne devrait pas apporter de surprise majeure concernant 2002, le groupe ayant déjà donné de nombreuses indications. A commencer par le chiffre d'affaires.Compte tenu des ventes en volume annoncées début janvier, les analystes visent globalement un chiffre d'affaires stable aux alentours de 36 milliards d'euros.Le niveau de marge ne devrait pas non plus étonner. Début janvier, la firme de Boulogne a en effet indiqué qu'après le 1,3% réalisé en 2001, elle avait atteint son objectif de marge opérationnelle de 2% du chiffre d'affaires. Un chiffre établi selon les anciennes normes comptables. Car Renault va aussi présenter ses comptes avec la norme IAS 38 (désormais adoptée), permettant d'immobiliser les frais de développement des nouveaux modèles. La modification devrait avoir un impact positif de quelques 700 millions d'euros, et la marge opérationnelle publiée en normes IAS 38 devrait être voisine, selon le consensus Reuters, de 1,4 milliard d'euros, soit 3,9% du chiffre d'affaires.Une contribution de Nissan toujours forte pour RenaultQuant au résultat net, c'est encore une fois la contribution de Nissan qui en constituera l'essentiel. Le groupe ayant déjà indiqué que Nissan lui apportera 1,33 milliard d'euros, le marché vise un résultat net de quelque 2 milliards d'euros.C'est donc principalement vers les perspectives de 2003 que les regards seront tournés. Car au commencement d'une année qui s'annonce encore incertaine (les prévisions pour le marché européen vont de la stabilité jusqu'à un repli de 5%), les analystes voudront savoir si Renault peut améliorer ses ventes grâce à ses nouveaux modèles et s'il est capable d'accroître encore (et dans quelle mesure) sa rentabilité. Enfin, "si Nissan a vu sa rentabilité croître de façon significative ces trois dernières années, on attend aujourd'hui le relais de la croissance qui permettra de maintenir sa contribution aux résultats de Renault", relève Aurel-Leven.Du côté de Peugeot, qui publiera ses comptes mercredi matin, la problématique est un peu la même. C'est sans surprise que le groupe devrait s'acheminer vers une nouvelle année record en termes de rentabilité. Porté par ses récents modèles à succès, le groupe devrait afficher un chiffre d'affaires en hausse de 4,6% à 54 milliards d'euros. Mais surtout, il devrait, selon le consensus Reuters, avoir amené sa marge opérationnelle à 2,85 milliards d'euros, soit 5,3% du chiffre d'affaires, après les 5,1% réalisés en 2001.Incertitude pour 2003 après une année record pour PeugeotBref, là encore, "les interrogations se tournent aujourd'hui sur les perspectives 2003", observe Aurel-Leven. Car après les excellentes performances affichées par le groupe depuis 1999, Peugeot "arrive certainement à un pic dans son cycle de croissance", constatait récemment Christophe Laborde, analyste chez ING, lors d'un entretien accordé à la latribune.fr (voir ci-contre).Pour Peugeot, tout l'enjeu sera donc de prouver qu'il peut encore accroître ses performances. Mais, même si le constructeur offre aux yeux de tous des fondamentaux solides, certains observateurs estiment que, compte tenu de l'atonie du marché, il ne pourra repartir de l'avant qu'en 2004. Bref, "2003 devrait constituer un palier", prévoit Aurel-Leven.
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