Priceline en proie à la crise de l'aérien

Les mois se suivent et se ressemblent pour Priceline. Le voyagiste américain en ligne a donné encore une fois la preuve qu'il avait du mal à sortir de la crise du secteur aérien. Au quatrième trimestre, le groupe a de nouveau vu son chiffre d'affaires et ses résultats se dégrader. Une raison à cela: sa dépendance vis à vis des ventes de billets de vols secs aux Etats-Unis. En effet, depuis les attentats du 11 septembre, la demande s'est sensiblement érodée outre-Atlantique, et l'espace s'est largement restreint pour les innombrables compagnies aériennes. Résultat, ces dernières préfèrent brader tant qu'elles peuvent, plutôt que de faire voler des avions à moitié vides, ou, pire, de les laisser sur le tarmac. Malgré lui, Priceline se retrouve pris en plein milieu de cette spirale infernale. Pour preuve, ses ventes du quatrième trimestre ont encore reculé de 16,1% sur un an à 197,3 millions de dollars, un chiffre dans le bas de la fourchette des analystes. Heureusement, grâce à des économies de coûts, la perte hors frais de licenciements est ressortie à 1 cent par titre, contre -2 cents attendus par les analystes de Multex Investor.Face à cette conjoncture, la société, qui a visiblement senti un peu tard le vent tourner, tente depuis quelques mois de réduire sa dépendance vis à vis de l'aérien. Pour cela, elle a renforcé ses autres produits de voyages, à savoir les chambres d'hôtels, un segment qu'elle dit en forte croissance, mais qui ne suffit pas pour le moment à compenser l'érosion des ventes. Priceline, qui ne donne pas le détail de ses ventes, indique que 63% des réservations de ses clients au quatrième trimestre étaient consacrées à d'autres produits qu'aux billets d'avion, contre 47% au quatrième trimestre 2001. En se diversifiant, Priceline compte imiter des concurrents tels qu'Expedia (groupe USA Interactive), dont le large panel de produits de voyage lui a permis de résister la crise du tourisme (lire ci-contre).En tout cas, il est grand temps que Priceline récolte les fruits de ses efforts, car l'année 2002 n'a pas été brillante dans son ensemble. Le chiffre d'affaires a reculé de 14,3% à 1 milliard de dollars tandis que la perte d'exploitation a atteint 23,3 millions de dollars, contre 13,9 millions en 2001. Le déficit net a plongé à 21,5 millions de dollars.Mais il ne faut pas trop compter sur une sortie du tunnel immédiate. Pour le premier trimestre, le groupe prévoit déjà une perte avant éléments exceptionnels de 0 à -2 cents par titre, alors les analystes de Pultex tablaient sur un profit de 0 à 1 cent par action. Priceline espère toujours revenir dans le vert au deuxième trimestre et réaliser un bénéfice supérieur à 4 cents par titre en 2003.A New York, l'action Priceline chutait dans la matinée de 10,07% à 1,25 dollar.
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