Les branches télécoms de Siemens retrouvent le sourire

"Siemens a prouvé sa capacité à traverser la tempête": c'est ainsi qu'un analyste allemand cité par Bloomberg juge le très bon trimestre réalisé par le conglomérat allemand. Sur le quatrième trimestre de son exercice clos fin septembre, le groupe a en effet dégagé un bénéfice net de 724 millions d'euros, bien au-dessus des attentes des analystes qui tablaient en moyenne selon Reuters sur 617 millions d'euros. Sur la même période voici un an, le bénéfice net du groupe n'était que de 53 millions d'euros. Ainsi, même si le bénéfice net du groupe sur l'ensemble de l'année 2002/2003 est en légère baisse (-5,85% à 2,45 milliards d'euros) et si les ventes ont reculé sur un an entre juillet et septembre de 7% à 19,78 milliards d'euros, Siemens a bel et bien fait la preuve de son retour à une rentabilité forte. Symbole de ce retour, la branche d'équipements de téléphonie fixe ICN. Au quatrième trimestre de l'exercice, et pour la première fois depuis deux ans et demi, elle a en effet dégagé un résultat d'exploitation (Ebit) positif de 57 millions d'euros. Une belle performance, d'autant que les ventes, elles, continuent à baisser. Pour le président de Siemens Heinrich von Pierer, "cette réalisation représente un succès majeur dans un environnement économique difficile". La branche mobile, appelée ICM, a elle aussi réussi à améliorer très nettement sa rentabilité avec un Ebit de 49 millions d'euros sur trois mois, contre 24 millions un an auparavant. Pourtant, là aussi, les ventes baissent légèrement. Comme pour ICN, cette amélioration de la rentabilité s'explique d'abord par la politique drastique de réductions de coûts réalisée par Heinrich von Pierer. A titre d'exemple, les dépenses de la branche ICN au quatrième trimestre ont baissé de 43% en un an. Cependant, le groupe pourrait rapidement profiter du succès de ses nouveaux modèles de terminaux mobiles. En effet, à la différence d'ICN, les nouvelles commandes de la branche ICM sont en hausse de 12%. Parmi les autres divisions, on notera particulièrement la bonne performance de Siemens VDO Automative, qui fournit un certain nombre d'équipements automobiles. Cette division affiche sur le quatrième trimestre un Ebit de 115 millions d'euros contre une perte de 15 millions voici un an. La division devient ainsi la troisième source de profit pour le conglomérat munichois. A l'inverse, les deux autres pourvoyeurs principaux de bénéfices sont à la peine. La division médicale voit ainsi son Ebit reculer de 5% à 286 millions d'euros. Plus inquiétant, la division Power Generation, qui fabrique des turbines, subit une baisse de 37,5% de son résultat d'exploitation entre juillet et septembre à 221 millions d'euros. Le rachat de l'activité turbine d'Alstom n'aura pas compensé la baisse de l'activité, notamment aux Etats-Unis. Pire, l'avenir s'annonce encore bien morose dans cette division : les nouvelles commandes reculent sur le trimestre de 15%. Malgré tout, Heinrich von Pierer a pu se féliciter de ces résultats "satisfaisants". Mais comme le demande ce même analyste interrogé par Bloomberg, il faudra à présent "prouver que Siemens peut à nouveau générer de la croissance". Notamment dans ses divisions de téléphonie. C'est d'ailleurs l'intention du président du conglomérat qui a réitéré jeudi sa volonté de parvenir sur l'année 2004 à une croissance du résultat net supérieure à 10%. Et il peut compter, pour le moment, sur l'appui du marché. Le titre Siemens a terminé en hausse à Francfort 2,7%.
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