"Tous les actionnaires profitent des annulations d'actions"

latribune.fr- PSA vient d'annuler 6,18% de son capital. En tant que gérant, quel est votre point de vue sur les rachats et les annulations de titres?Jean-Charles Naudin- J'ai plutôt un avis favorable. Les rachats d'actions suivis d'annulations permettent d'accroître la rentabilité du capital car la base de capital à rémunérer se réduit. Comme dans les cas des valeurs pétrolières ou de BNP Paribas, c'est un signal positif. L'entreprise considère qu'elle vaut plus que sa valeur actuelle. Si la société n'a pas à court terme de projet de croissance, autant qu'elle utilise son cash de cette manière. Cela s 'apparente à peu de chose près à un versement de dividende. Tous les actionnaires en profitent.N'est-il quand même pas inquiétant de voir qu'une entreprise n'a pas de projet à financer, alors que l'on parle de reprise?Effectivement, c'est probablement le bon moment pour investir. Mais encore faut-il que les projets permettent d'accroître la rentabilité. Qui plus est, on ne peut pas demander à une entreprise d'être en permanence en phase de croissance. Il y a des paliers. C'est le cas pour PSA et le secteur automobile, qui est actuellement une industrie à maturité. En outre, je ne crois pas qu'il soit nécessaire de conserver d'importantes réserves dans la mesure où les entreprises cotées ont la possibilité de lever des fonds en cas de besoin. C'est l'un des intérêts de la Bourse. On peut rapidement émettre des titres pour récolter des fonds. A l'inverse, l'entreprise peut aisément réduire son capital lorsqu'elle a un excédent de liquidité inutile.N'y a-t-il cependant pas contradiction avec le souhait de nombreux gérants d'avoir des titres plus liquides?Il est vrai que les annulations d'actions limitent quelque peu le flottant. Mais, à l'exception de l'opération spectaculaire réalisé par PSA, les annulations ont rarement un impact significatif sur le flottant et la liquidité.Quelles sont selon vous les limites à ce type de pratique?Je suis beaucoup plus réservé sur les rachats d'actions qui débouchent sur une conservation des titres par la société. Quand les marchés baissent, la société est contrainte de passer des provisions sur son autocontrôle. Outre son risque économique, l'entreprise doit alors supporter son propre risque boursier. Mais l'annulation n'est pas la seule issue. Les titres peuvent aussi être attribués aux salariés. Cela permet notamment d'éviter les émissions récurrentes et dilutives destinées à couvrir les plans d'attribution.
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