Il est rare, lorsque le Nasdaq a perdu plus de 1,5% sur la séance précédente et que le CAC est dans le rouge, de voir une valeur technologique parmi les plus fortes hausses de l'indice parisien. C'est pourtant ce que fait lundi soir l'action Cap Gemini en s'octroyant près de 0,5%. Dans l'absolu, la performance pourrait paraître modeste. Mais elle est à rapprocher de la chute de 0,64% du CAC 40. Le différentiel est donc significatif et il l'est encore plus si l'on considère le beta de Cap Gemini de 1,7. En d'autres termes, une chute de 0,64% du CAC aurait coûté en temps normal au titre Cap Gemini une baisse de 1,1%.Mais les rumeurs circulant depuis ce week-end, et que Cap Gemini se refuse à commenter, ont évité à la SSII de sombrer. D'après le Financial Times Deutschland de samedi, EDS et Accenture devraient apprendre dans les jours qui viennent qu'ils ont perdu un contrat d'infogérance avec le fisc britannique au profit de Cap Gemini et Fujitsu. Une hypothèse reprise lundi par différents courtiers de la place parisienne et qui constituerait une véritable manne pour le groupe français."Il s'agit de 5 milliards de livres [plus de 7 milliards d'euros: ndlr] sur 10 ans, soit 500 millions de livres par an, ce qui représente 10% du chiffre d'affaires de Cap Gemini, c'est énorme", précise un vendeur cité par l'AFP. Le FT se veut un peu plus prudent. Mais au minimum il estime tout de même le marché à 4 milliards de livres.Si la victoire de Cap Gemini pourrait l'aider à redresser des marges mises à mal ces derniers mois, il reste néanmoins à connaître le résultat officiel de l'appel d'offre. En tout cas, les spéculations sont pour l'heure prises très au sérieux, à en croire la réaction d'EDS, qui s'est payé des pages de publicité dans des journaux londoniens pour mettre en avant son savoir-faire et le risque couru en changeant de prestataires en pleine réforme fiscale.

latribune.fr

20 Oct 2008, 1:05

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