Et revoilà la rumeur...

En attendant une résolution, pacifique ou non, de la crise irakienne, les investisseurs sont condamnés à demeurer dans l'expectative. Situation qu'ils abhorrent plus que tout. Attentisme obligé à double titre, puisque le gratin des Bourses européennes commence juste à lever le voile sur les résultats annuels 2002. Mauvaises surprises, perspectives moroses, restructurations préventives ? C'est dans une grande anxiété que les marchés les attendent et... se préparent au pire. Et l'anticipent même ! Car de la peur naissent les pires monstres, les rumeurs. Ces vieux démons des marchés que l'on croyait disparus, ou du moins désormais circonscrits aux menaces d'attentats et autres intox des services secrets...Délaissant partiellement les préoccupations d'ordre géopolitique, les opérateurs se sont délectés la semaine passée de l'éclosion quotidienne d'une brassée de rumeurs, dont certaines franchement fantaisistes, qui ont animé les principales places européennes avec une vigueur saisissante ! Rumeurs, plus ou moins fondées, d'OPA, dans le tabac en Angleterre (British American Tobacco sur Gallaher), ou dans l'agroalimentaire (Danone sur le néerlandais Numico), de rapprochement dans la pharmacie, entre Aventis et son concurrent Sanofi Synthélabo, lequel a formellement démenti. Puis le laboratoire suisse Roche est devenu la cible d'un tir croisé, rumeurs de mauvais résultats mais surtout accusations d'avoir sciemment entretenu la panique liée à une mystérieuse épidémie mortelle en Chine pour doper les ventes d'un antibiotique. A Paris, c'est France Télécom qui a raflé la place longtemps tenue par Vivendi Universal de "valeur aux mille rumeurs". Les salles de marché bruissaient vendredi de bruits d'une possible augmentation de capital lancée le 25 février à 18 euros, "trop précise pour ne pas être louche" selon un trader ! L'opérateur a démenti, sans vraiment convaincre. Sa filiale Wanadoo a aussi été chahutée par une rumeur d'afflux de papier vendu par le britannique Dixons. En Italie, c'est l'assureur Generali qui serait à l'inverse l'objet d'un ramassage, tandis que Fiat s'apprêterait à lancer une augmentation de capital à prix bradé...Pourquoi cette explosion de bruits plus ou moins crédibles ? Pour tromper l'ennui au cours d'une semaine un peu molle pour cause de vacances ! "Quand on n'a pas vraiment d'actualité et qu'on rabâche les mêmes thèmes, le marché a besoin de se trouver un nouvel os à ronger", philosophe un vendeur... Le fruit du désoeuvrement des investisseurs en somme ! Ou bien le signe d'un progressif retour à la normale et de la fin d'une paralysie généralisée ?
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.