Overture paye le prix du succès

C'est la rançon du succès pour Overture. La société, spécialisée dans les liens sponsorisés sur Internet, paye cher aujourd'hui l'expansion et la banalisation de ce nouveau format publicitaire. En témoignent ses résultats du quatrième trimestre 2002. L'entreprise dont les revenus ont littéralement explosé a en revanche vu ses coûts de distribution s'accroître dans des proportions démesurées.Sur la période octobre-décembre, le chiffre d'affaires a pratiquement doublé à 199,6 millions de dollars, dépassant les prévisions de Wall Street (194 millions de dollars). Mais dans le même temps, les coûts d'acquisition de trafic ont fait un bond de 140% à 125 millions de dollars, pesant désormais 62% du chiffre d'affaires au quatrième trimestre contre 51% un an avant. Cette hausse s'explique par l'explosion des contrats qu'Overture conclut avec les sites générateurs d'audience, en majorité des portails Internet tels que Yahoo!. Le bénéfice trimestriel est donc ressorti à 16 cents par action, contre 35 cents l'an passé.Pour Overture, ces contrats sont le nerf de la guerre. La société commence par s'assurer une audience suffisante en s'alliant à des Wanadoo, Yahoo!... Puis, elle vend à ses annonceurs - aux enchères en général - des mots clefs en rapport avec leur activité. Lorsque l'internaute tape le fameux mot clef dans le moteur de recherche du portail -voiture par exemple-, le site de l'annonceur ayant acheté le mot clef -en l'occurence celui du constructeur automobile- arrive en pôle position de la liste de résultats. Overture reverse ensuite une partie du chiffre d'affaires de l'annonceur au portail.Ces liens sponsorisés, dont les taux de clics sont bien supérieurs à ceux des bannières classiques, connaissent un succès exponentiel sur le Web. Et Overture n'est pas le seul à faire cette offre sur le Web. Il se frotte notamment à la concurrence sans merci de Google, qui propose en plus de son moteur une offre similaire. Résultat, "tous les acteurs ont réalisé que c'était là une mine d'or", explique à Reuters un analyste de Bancorp Piper Jaffray, qui précise aussi que du coup Overture est obligé de dépenser beaucoup plus pour maintenir sa position de leader sur le marché.D'ailleurs, la surenchère dans les liens sponsorisés ne fait que commencer. Pour le premier trimestre 2003, les coût d'acquistion de trafic devraient représenter entre 63 et 64% du chiffre d'affaires d'Overture, et s'accroître de 25 à 50 points de base chaque trimestre jusqu'en 2004. En compensation, Overture assure que le coût du service facturé aux annonceurs augmente progressivement. Ces derniers ont dépensé en moyenne 35 cents par mot au quatrième trimestre, contre 23 cents l'an passé, assure Overture.Au premier trimestre 2003, Overture table sur un chiffre d'affaires compris entre 215 et 220 millions de dollars, soit une hausse séquentielle de 7,5 à 10%. Sur l'ensemble de l'exercice, les ventes devraient être légèrement supérieures au milliard de dollars, pour un bénéfice de 90 cents à 1,05 dollar par titre. En 2002, les ventes sont ressorties à 667 millions de dollars (+132%) et le bénéfice à 73,1 millions de dollars, soit 1,23 dollar par titre.En milieu de journée vendredi sur les marchés américains, le titre Overture recule de 5,99% à 21,03 dollars.
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