Le président de la BCE confirme un climat économique sous tension

En s'exprimant devant les députés parlementaires européens, le président de la Banque centrale européenne Win Duisenberg a confirmé ce dont beaucoup se doutaient déjà: le climat économique ne va pas en s'améliorant, loin s'en faut, une tendance renforcée par les risques de guerre en Irak. Des "risques de détérioration des perspectives économiques persistent en zone euro" et l'atmosphère générale reste "morose", a t-il estimé en préambule à Bruxelles. Une introduction qui n'augure pas, pour l'instant, de changement fondamental de la politique de la banque centrale européenne en matière de taux d'intérêt, en dépit des risques de plus en plus pesants d'un conflit en Irak. Tout dépendra "de la durée, de l'intensité d'un éventuel conflit, de son impact sur les prix du pétrole. Sera-t-il de nature temporaire ou plus prolongée? Tout cela fait qu'il est impossible d'anticiper ce que sera la réaction de la politique monétaire", a ajouté le président. C'est pourquoi Wim Duisenberg a pour l'instant écarté l'hyphothèse d'une nouvelle baisse des taux à moyen terme, contrairement à ce qu'avaient récemment pressenti les experts. Après la baisse de 50 points de base le 5 décembre dernier, la banque centrale juge le taux d'intérêt directeur, qui est de 2,75%, l'un des plus bas niveaux historiques, approprié à l'environnement économique et capable d'aider à une légère reprise de la croissance à partir du second semestre, comme continue de l'espérer Wim Duisenberg en dépit des incertitudes géopolitiques actuelles.De la même manière, le président de la BCE a exclu pour le moment un assouplissement du pacte de stabilité, même si cette solution est prévue en cas de circonstances exceptionnelles. Pour l'instant, la BCE n'a en tout cas pas révisé ses prévisions de croissance pour la zone euro, contrairement aux affirmations de la semaine dernière de Matti Vanhala, membre de son conseil des gouverneurs. Les perspectives publiées en décembre faisaient état d'une fourchette de croissance comprise entre 1,1 % et 2,1 % en 2003. Wim Duisenberg s'est toutefois montré moins optimiste que le 6 février dernier, lorsque la BCE avait maintenu ses taux inchangés. Cette fois, il a admis qu'il était désormais impossible de dire quand la zone euro atteindrait son potentiel de croissance situé entre 2 et 2,5% en glissement annuel, mais que ce serait "dans un avenir raisonnnablement proche".Cette révision de la croissance, c'est la Commission européenne elle même qui devrait s'en charger bientôt. C'est ce qu'a affirmé un porte-parole de la commission en parallèle de l'audition de Win Duisenberg devant les députés. "Il devrait y avoir une révision à la baisse" de notre prévision de croissance pour cette année", a indiqué Pedro Solbes, en relevant que ce risque à la baisse s'était "matérialisé (..) depuis nos prévisions de l'automne dernier". A cette époque, la Commission tablait sur une croissance de 1,8% en 2003, après 0,8% en 2002.
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