L'AMF ferme les portes de la Bourse à l'OL

Pari perdu pour Jean-Michel Aulas. A quelques heures du match contre le Celtic Glasgow, crucial pour l'avenir européen de l'Olympique lyonnais, l'Autorité des marchés financiers (AMF) a informé oralement le club de sa réponse négative à la demande de principe formulée par la holding de tête du club, la SPCS. En conséquence, aucune demande officielle de cotation ne devrait être déposée.En fait, cette réponse ne faisait pratiquement plus de doute. L'AMF avait en effet laissé entendre qu'elle suivrait la position du ministère des Sports sur cette question hautement politique. Or, vendredi, dans une interview au Monde, le ministre avait très clairement pris position contre la cotation des holdings ayant pour actif principal un club sportif. Une position qui tranchait avec les déclarations ministérielles de la fin octobre. A cette époque, alors que Jean-Michel Aulas avait annoncé le dépôt de sa demande de principe à l'AMF, Jean-François Lamour avait indiqué qu'il ne pouvait s'opposer à la cotation des holdings de tête des clubs. Entre-temps, la tension est apparemment monté d'un cran entre les deux hommes. Il est vrai que Jean-François Lamour hésite à prendre une décision qui serait très mal perçue par le monde sportif dans son ensemble. En tout cas, le président lyonnais n'hésite pas à accuser directement le ministre de son échec. Dans son communiqué de mercredi soir, il "regrette que le ministre n'ait pas suivi les préconisations du rapport Denis". Vendredi dernier, Jean-Pierre Denis avait en effet remis à Jean-François Lamour un rapport estimant que l'appel public à l'épargne devait être ouvert aux clubs. Dimanche, dans une interview au JDD, Jean-Michel Aulas avait accusé le ministre de "mauvaise foi", ajoutant que ce dernier "ne comprenait rien au sport professionnel". Si le lobbying de l'industriel lyonnais a échoué une nouvelle fois, le débat est cependant loin d'être clos. La semaine dernière, Jean-Michel Aulas avait ainsi évoqué à demi-mot la possibilité d'un recours à Bruxelles contre la loi Buffet. Selon lui, cette loi handicape la compétitivité des clubs français en Europe. Jean-Michel Aulas s'était ainsi particulièrement réjoui de l'ultimatum adressé par Mario Monti à l'Italie concernant une disposition particulière accordée aux clubs transalpins. Rome avait en effet accordé aux clubs la possibilité de "lisser" sur dix ans la dépréciation de la valeur des joueurs. Et Mario Monti avait jugé que cette disposition était une "distorsion de concurrence" par rapport aux autres clubs européens. Le débat franco-français pourrait bien se retrouver bientôt à Bruxelles. Reste cependant l'essentiel: cette volonté de cotation n'était-elle pas arrivée trop tôt ? Le football français, qui souffre d'un déficit d'image en termes économiques, ne semblait pas prêt à accepter ce nouveau pas vers le foot-business. Pour preuve, beaucoup de présidents de club s'étaient montré discrets sur le sujet. Parallèlement, le monde de la finance avait fait preuve de retenue. Gérants et experts, notamment, restaient circonspects quant à cette entrée en solo de Lyon en Bourse.
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