La Poste s'ouvre aux crédits immobiliers

Après moult tergiversations, le gouvernement a enfin tranché et rendu ses derniers arbitrages sur le nouveau contrat de Plan de La Poste couvrant la période 2003-2007. Les banques opposées à la perspective de voir La Poste (17.000 bureaux en France et 10 millions de détenteurs de comptes) être autorisée à élargir sa gamme de services financiers ont perdu une partie de la bataille. Le gouvernement autorise en effet l'établissement public à distribuer du crédit immobilier sans épargne préalable. Ces prêts seront distribués par un établissement de crédit postal qui regroupera l'ensemble des services financiers de la Poste, et dont les modalités seront étudiées d'ici à 2005, a indiqué la ministre de l'Industrie Nicole Fontaine, ajoutant que "les personnels qui travaillent actuellement dans les services financiers (et travailleront ensuite dans cet établissement public) resteront des personnels de la Poste".La Poste, qui fait face à l'érosion de son activité traditionnelle, est contrainte de chercher d'autres relais de croissance pour financer son développement. Mais elle se voit en revanche interdire l'accès à l'assurance dommages et au crédit à la consommation. Sur ce dernier point, le gouvernement pourrait cependant revoir ultérieurement sa position. Tout "dépendra du bilan tiré en 2006 de l'autorisation donnée à la Poste de pratiquer des crédits immobiliers sans épargne préalable", a précisé Nicole Fontaine. En laissant ouverte cette possibilité, le gouvernement prend le risque de mécontenter un peu plus les banques. Il y a une dizaine de jours, le président de la FBF (Fédération bancaire française) Philippe Dupont déclarait que son association se réservait "la possibilité de prendre toutes les initiatives, y compris auprès de Bruxelles", au nom de la distorsion de concurrence qui résulterait selon lui d'une extension des compétences de La Poste.Au delà de l'extension des services financiers, la ministre de l'Industrie a indiqué que "le gouvernement et la Poste ont arrêté un ambitieux projet industriel pour chacun des métiers de l'entreprise publique et décidé la mise en place d'un nouveau contrat social avec les postiers". En ce qui concerne la modernisation de l'activité courrier, notamment, "l'Etat autorise le lancement du plus important programme d'investissement jamais réalisé dans l'histoire de la Poste". Selon Nicole Fontaine, ce programme représente "plus d'un milliard d'euros entre 2004 et 2010", ce qui va "augmenter mécaniquement la dette (de la Poste) de 800 millions d'euros", le reste étant dégagé par autofinancement. En 2002, La Poste a affiché un résultat net de 34 millions d'euros.La ministre a également indiqué qu'il "n'y aura pas de fermeture de bureaux de poste. Il y aura des nouveaux bureaux dans les banlieues", a-t-elle ajouté. La "présence postale est maintenue partout, ce qui suppose une concertation étroite avec les élus". Concernant le colis, le gouvernement a décidé d'appuyer la stratégie européenne de la Poste "d'offrir à tous ses clients une offre globale par une optimisation de ses partenariats", précise le ministère.
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