Mieux vaut tard que jamais. Tel est le constat qui pourrait être fait par les observateurs. Car après une longue période mutisme (voir ci-contre), ABN Amro s'est enfin décidé à chiffrer ses ambitions pour l'année 2003. Dans un communiqué, le PDG de la banque néerlandaise, Rijkman Groenink, a annoncé que le résultat net annuel de son établissement devrait être "supérieur d'au moins 15% à celui de 2002, de 2,4 milliards d'euros".En fait, ABN Amro n'a pas pris un risque inconsidéré en osant émettre ce pronostic. Car il a déjà fait une bonne partie du chemin. Après un premier trimestre dynamique, il n'a pas levé le pied au cours des trois mois suivants. Résultat: son bénéfice net trimestriel, de 782 millions d'euros, a augmenté de 46,4% en un an. Un chiffre bien meilleur qu'attendu puisqu'il correspond à un bénéfice par action de 0,48 euro alors que les analystes les plus optimistes visaient 0,47 euro.Dès lors, sur le premier semestre le groupe a déjà vu ses profits augmenter de 58,1%, à 1,47 milliard d'euros, et de 29,6% hors exceptionnels (la configuration retenue par le groupe pour sa prévision annuelle).Pour en arriver là, alors même que son produit net bancaire semestriel est en baisse de 3,8% à cause d'effets de change défavorable, ABN Amro a dû réduire sévèrement ses dépenses. Ainsi, ses coûts opérationnels ont reculé de 9,9% en un an. Qui plus est, bien que l'environnement reste difficile, la banque a bénéficié d'un climat un peu plus favorable. Les provisions pour créances douteuses (sur les crédits accordés) ont été inférieures d'un tiers à celles de l'année dernière et le groupe n'a pas eu comme l'an passé à subir de pertes exceptionnelles.Le PDG promet en outre que sur la fin de l'année les provisions vont reculer avec la même ampleur que sur les six premiers mois. Ce qui l'amène à déclarer que le second semestre de cette année sera certainement meilleur que celui de l'an passé. Toutefois, ABN Amro n'aura pas besoin d'une envolée spectaculaire entre juillet et décembre pour atteindre son objectif annuel: un résultat semestriel en hausse de 1% par rapport à celui des six derniers mois de 2002 lui suffira pour afficher une croissance bénéficiaire de 15% sur l'année.En Bourse, cette prévision relativement prudente ne bouleverse pas les investisseurs. En fin de journée, l'action gagne 0,61%, à 16,44 euros.

latribune.fr

20 Oct 2008, 1:43

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