Un nouveau patron pour façonner le nouvel ADP

En annonçant cet après-midi la nomination "dans les jours qui viennent" de Pierre Graff au conseil d'administration d'Aéroports de Paris (ADP), le gouvernement a mis en branle un long processus qui devrait conduire à une privatisation partielle de ce qui est aujourd'hui encore un établissement public. Pierre Graff, actuel directeur de cabinet du ministre de l'Equipement et des Transports, doit succéder à Pierre Chassigneux, dont le conseil des ministres à mis fin aujourd'hui aux fonctions de président d'ADP, selon des sources concordantes rapportées par l'AFP. Le président sortant paie ainsi certaines bévues intervenues durant son mandat, et notamment le retard en juin de l'ouverture du terminal E de Roissy.Selon les exigences de la procédure, le président d'ADP doit dans un premier temps être nommé au conseil d'administration de l'entreprise publique qui procède dans un deuxième temps à son élection à la présidence, a-t-on précisé à ADP. Ce vote est ensuite entériné en conseil des ministres. Une fois aux commandes d'ADP, Pierre Graff, qui a été directeur général de l'aviation civile de 1995 à 2002, aura pour première mission d'en réussir le changement de statut. Aujourd'hui établissement public industriel et commercial (EPIC), ADP deviendra une société anonyme. Dans cette perspective, ADP a d'ores et déjà été sorti du Code des marchés publics et la réintégration des aiguilleurs du ciel des aéroports parisiens au sein de l'Aviation civile est programmée pour l'année prochaine.Ce changement de statut pourrait s'accompagner d'une ouverture du capital d'ADP. En effet malgré les dénégations du ministre des Transports affirmant cet après-midi que le choix d'un nouveau président n'augurait "pas du tout d'une future privatisation", il semblerait que le gouvernement planche déjà sur un tour de table (lire ci-contre). Celui-ci pourrait associer le conseil régional d'Ile-de-France, la Chambre de commerce et d'industrie de Paris (CCIP) ainsi que le groupe Vinci. Ce dernier a déjà un pied dans la place, puisqu'il détient 34% d'ADP-Management, bras armé d'ADP sur les marchés étrangers.
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