EDF reste bénéficiaire

La direction d'EDF peut pousser un "ouf" de soulagement. Contrairement à ce que prédisaient de nombreux observateurs, l'entreprise publique est parvenue à maintenir ses comptes dans le vert en 2002. Comme l'avait révélé La Tribune hier (lire ci-contre), EDF affiche pour l'exercice écoulé un bénéfice net part du groupe de 481 millions d'euros.Malgré tout, ce résultat, en baisse de 42,8% par rapport à 2001, illustre les difficultés rencontrées par le groupe, notamment en Amérique du Sud. Les filiales argentines et brésiliennes d'EDF ont amputé le résultat net de 1,173 milliard d'euros en 2002. La facture est donc encore plus lourde qu'en 2001, période durant laquelle les activités sud-américaines du groupe avaient coûté près de 550 millions d'euros à EDF.Numéro deux mondial de l'énergie derrière l'allemand E.ON, EDF a vu son résultat brut d'exploitation progresser de 17,8% à 11,21 milliards d'euros en 2002. Sur la même période, le chiffre d'affaires du groupe a augmenté de 18,8% à 48,36 milliards d'euros.Pour l'exercice en cours, EDF s'engage sur une "amélioration substantielle" de son résultat net, après une année 2002 considérée comme "un point bas". Pour ce qui est de l'activité en Amérique latine, EDF attend "une continuation de l'amélioration de la rentabilité avec un impact de change beaucoup plus stabilisé et faible qu'en 2002". Le groupe ne fait en revanche aucun commentaire sur le niveau de sa dette: l'endettement d'EDF s'est accru de 16,3% à 25,8 milliards d'euros en 2002, et ce en raison de la politique de croissance externe assez aggressive menée par le groupe. L'entreprise s'engage néanmoins sur des réductions de coûts, notamment en Allemagne pour 700 millions d'euros, et en Grande-Bretagne pour 100 millions d'euros. Selon le directeur financier d'EDF, probablement la moitié de ces économies "se retrouveront dans les comptes en 2003". En revanche, il n'est pas encore assuré qu'EDF obtienne du gouvernement le feu vert pour une augmentation de 4,8% de ses tarifs. Des discussions sont en cours entre l'opérateur et les représentants de l'Etat mais rien n'a encore été décidé. Pour le directeur financier d'EDF, son entreprise souhaite "une augmentation des tarifs qui contribue à la compensation des obligations de service public qui vont croissantes année après année". En juillet 2002, le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin avait refusé à EDF une augmentation de ses tarifs. Le président d'EDF, François Roussely, avait pourtant obtenu l'accord du ministre de l'Economie, Francis Mer. Au-delà de l'ouverture de capital que le gouvernement souhaite lancer début 2004, les performances d'EDF vont d'autant plus attirer l'attention que la régularité des comptes de l'entreprise a été au coeur d'une polémique. En janvier, la Commission de régulation de l'énergie (CRE) a rectifié quelque 600 millions d'euros mal affectés dans les comptes 2000 de l'entreprise, sans toutefois prendre de sanctions.
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