Baisse surprise des commandes de biens durables américains

C'est à première vue une performance bien décevante que celle des commandes de biens durables américains pour la mois de janvier. Selon les chiffres publiés aujourd'hui par le Département du Commerce, ces commandes de biens dont la durée de vie est de trois ans au moins ont reculé le mois dernier de 1,8%, là où le consensus des analystes prévoyait une progression de 1,4%. Principaux responsables de cette mauvaise performance: les avions, l'automobile et le matériel militaire.Inattendue, la chute de janvier doit cependant être relativisée s'agissant d'un indice très fluctuant. D'ailleurs, le chiffre de décembre a été fortement révisé à la hausse: précédemment estimée à +0,3%, la performance du dernier mois de l'année a été réévaluée à +1,6%.Autre élément qui atténue la portée de ce mauvais chiffre: la composante la plus spectaculaire de la baisse de janvier est l'effondrement de 27,9% des commandes d'avions civils et de 34% des avions militaires, des données par définition très volatiles. Ces deux éléments se sont combinés à un autre chiffre beaucoup plus représentatif de l'état de la conjoncture et mauvais lui aussi, celui des ventes d'automobiles, en baisse de 5,1%, pour provoquer, au total, une chute de 10,4% des commandes d'équipements de transport le mois dernier. Ce qui explique pour l'essentiel le recul de l'indice global. De fait, hors transport, le tableau est nettement plus satisfaisant, avec des commandes de biens durables en progression de 2%. Elément le plus encourageant dans ce panorama: les commandes de biens d'équipement (hors défense) ont augmenté le mois dernier de 3,6%. C'est le deuxième mois consécutif que cet indicateur, représentatif de la politique d'investissement des entreprises, est en nette progression, après les +3,8% de décembre.Il s'agit là d'un signe positif, tant la faiblesse de l'investissement des entreprises a joué un rôle central dans le ralentissement économique des Etats-Unis ces dernières années. S'il apparaissait que les entreprises retrouvent fermement la voie de l'investissement, les perspectives d'évolution du marché de l'emploi pourraient s'en trouver transformées. Jusqu'ici, la situation de l'emploi a été le parent pauvre de la reprise américaine, qui, malgré son rythme soutenu, ne s'est pas accompagnée d'une diminution sensible du chômage. Si bien que la confiance des consommateurs américains en est durement affectée, comme vient encore de le montrer l'indice du Conference Board de février, en chute de 9,1 points (lire ci-contre). Une situation qui pourrait menacer la solidité même de la reprise américaine, qui repose largement, à ce jour, sur le niveau élevé de la consommation.
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